Le Cnaol (Conseil national des appellations d’origine laitières) a rappelé vendredi, lors de son assemblée générale à Cluny, « la nécessité d’une reconnaissance de systèmes de régulation des volumes, localisés et adaptés à chaque terroir ».
À cette fin, les appellations d'origine ont fait des propositions d'évolution de la réglementation dans le cadre du « paquet lait », mais aussi du « paquet qualité », en cours de négociation à l'échelle européenne.
« La mise en place d’une mesure permettant aux appellations d'origine protégées laitières, si elles le souhaitent, de maîtriser la croissance des volumes pour s'inscrire dans un développement durable a reçu un appui très clair des députés européens mais elle se heurte au refus catégorique des pays du Nord », a souligné Dominique Chambon, président du Cnaol, cité dans un communiqué.
« Ces pays invoquent les sacro-saintes règles de la libre concurrence entre les opérateurs pour rejeter un mode d'organisation qui ne coûte rien au contribuable, n'a pas d'impact sur les prix au consommateur et bénéficie à toute une filière comme le démontrent plusieurs études sur la question », a-t-il estimé.
« Ces pays mettent en péril les spécificités et les bénéfices sociétaux (en termes d'emploi et de conservation patrimoniale, NDLR) qu’apportent les filières de l'AOP », s'est indigné Dominique Chambon, président du Cnaol. « Cette richesse qui donne toute sa dimension à la notion de biodiversité ne pourra perdurer sans régulation », déplore-t-il.
Les professionnels du Cnaol « s’inquiètent du silence de la Commission européenne » à ce sujet, tout en se satisfaisant du « soutien sans faille » des parlementaires européens et du ministre de l'Agriculture français, Bruno Le Maire, qui « ont très bien compris l’enjeu ».