Face à l'effondrement du prix du lait, Jean Bizet, sénateur de la Manche et vice-président de la commission des affaires européennes du Sénat, a publié un rapport sur le prix du lait dans l'Union européenne.
Dans ce document, il explique que la crise actuelle est due à une forte chute de la consommation. «La flambée des prix en 2008 a incité plusieurs industriels de l'agroalimentaire à chercher des produits de substitution telles que les matières grasses végétales. La crise de la mélanine en Chine a également stoppé net la consommation de lait dans ce pays. Enfin, les produits laitiers sont devenus trop chers pour une clientèle frappée par la crise économique», argumente le sénateur.
Le renversement des marchés ne provient donc pas d'une surproduction de lait. Ainsi, sur la campagne de 2008-2009, pratiquement aucun Etat membre n'a réalisé son quota. «Il ne convient donc pas de mettre en place des outils pour gérer les excédents mais plutôt de trouver des mécanismes pour lisser les prix. Il est inutile de faire croire aux agriculteurs que leur salut viendra avec le maintien des quotas.»
Même si la majorité des pays membres de l'Union européenne souhaite défendre le libre jeu du marché, la volatilité du prix du lait est excessive et dévastatrice pour les éleveurs qui ont besoin de davantage de stabilité.
Jean Bizet propose donc plusieurs solutions pour stabiliser les prix. Il conseille de maintenir l'intervention sur le beurre et la poudre de lait. Il propose également de moduler le montant des DPU en fonction des prix des marchés.
«Est-il pertinent de maintenir des DPU quand les prix flambent?», s'interroge t-il. Le sénateur souhaite par ailleurs mettre en place une évaluation de la Pac en prenant en compte la compétitivité du secteur laitier mais également ses performances en termes d'emploi, de cohésion sociale, d'équilibre des territoires, d'environnement...
Enfin, Jean Bizet évoque les nouvelles relations qui devront s'établir entre les éleveurs et les transformateurs pour faire face à l'abandon des quotas laitiers. «La contractualisation devra se faire au niveau régional avec, d'un côté, les industriels et, de l'autre, les producteurs regroupés en organisations de producteurs. L'Etat devra aussi s'impliquer pour mettre en place ces contrats privés», explique-t-il.
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