De 2001 à 2006, le nombre total de traitements phytosanitaires est passé en moyenne de 6,8 à 6,3 pour le blé tendre français, selon une étude publiée jeudi par le service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l'Agriculture.
Une parcelle reçoit, en moyenne, trois fongicides, deux herbicides et un raccourcisseur de paille, les traitements insecticides étant plus marginaux. Le recours aux mélanges s'accentue pour les fongicides et les herbicides, tandis que la réduction des doses amorcée entre 1994 et 2001 se poursuit.
D'importantes disparités régionales existent en matière de traitements, en fonction des pressions parasitaires et des niveaux d'intensification des cultures.
Le nord de la France, dont le climat – doux et humide en automne, frais et pluvieux au printemps – est favorable au développement des maladies, traite en moyenne plus que le Sud. En contrepartie, c'est là que sont enregistrés les meilleurs rendements (de 75 à 82 quintaux en moyenne au nord de la Seine, contre une soixantaine dans le Midi-Pyrénées).
Les mélanges de produits sont particulièrement utilisés dans la moitié nord, où les phénomènes de résistance des pathogènes sont les plus fréquents.
Les régulateurs de croissance sont utilisés dans les terres les plus productives, essentiellement au nord de la Seine.
La totalité des parcelles en culture conventionnelle est désherbée chimiquement, dont plus de la moitié en un passage après la levée.
Seul un quart des surfaces reçoit un traitement insecticide, mais la protection passe aussi par des semences enrobées qui concernent 22% de la sole de blé.
Les pratiques culturales ont un impact non négligeable sur l'intensité des traitements fongicides et herbicides, observe l'étude. Dans le Nord, les parcelles hébergeant plus de trois blés tendres sur cinq ans reçoivent ainsi une dose de fongicide supérieure de 18% à la moyenne des autres parcelles de la région. Le recours aux herbicides est également plus important dans les rotations les moins diversifiées.
D'un autre côté, les semis tardifs contribuent à réduire l'intensité des traitements fongicides (qui passent de 1,6 à 1,4 dose homologuée) et herbicides (de 1,3 à 1,1 dose homologuée). Cette stratégie est plus massivement employée dans la moitié sud de l'Hexagone.
La décision de traiter se prend sur la base de l'observation des parcelles (pour 80% des surfaces), mais également sur conseil des distributeurs de produits et des coopératives (pour 70% de la sole), indique le SSP.
Les recommandations des distributeurs conduisent à des traitements fongicides légèrement plus intenses que les autres, ce qui ne se vérifie pas pour les herbicides.
Les recommandations des instituts techniques et des services de protection des végétaux n'influencent qu'environ un tiers des superficies de blé tendre.