Le «Sommet de l'éthanol» a pris fin mardi soir à São Paulo (Brésil) après deux jours de débats en soulignant que ce combustible d'origine végétale devait se créer un marché mondial pour devenir un réel concurrent au pétrole.
Investisseurs brésiliens et étrangers, hommes politiques, industriels et experts du secteur énergétique ont prêché en faveur de la suppression des barrières protectionnistes pour ouvrir des débouchés à l'éthanol dont le Brésil est le pays pionnier. Il a investi 30 milliards de dollars depuis les années 1970 dans ce projet, selon les autorités.
La chef de cabinet à la présidence du Brésil, Dilma Roussef, a déclaré dans son discours de clôture que l'éthanol brésilien était maintenant «une réalité d'énergie durable» qui avait conduit à un partenariat avec le gouvernement américain. Mais elle a averti qu'il fallait «créer un marché international sans barrières de cette matière première».
Daniel Yergin, président de l'Association de recherches sur l'énergie de Cambridge (CERA, Massachusetts), avait dit peu avant que «toute la question était de savoir si nous aurons un marché international important de l'éthanol», estimant que «nous n'en sommes pas encore là».
Pour le milliardaire américain George Soros, l'un des principaux investisseurs dans l'éthanol au Brésil, «vous avez déjà un marché interne [...] mais la grande opportunité est d'approvisionner le reste du monde en éthanol et là vous avez des obstacles».
La principale question est celle des débouchés, a-t-il ajouté. «Comment ouvrir le marché aux Etats-Unis, en Europe, au Japon et comment créer un environnement avec des prix stables», a dit Soros, qui a investi 900 millions de dollars dans des distilleries au Brésil.
Les Etats-Unis et le Brésil, les deux plus grands producteurs mondiaux d'éthanol, ont décidé en mars de diffuser la production d'éthanol dans les pays d'Amérique centrale et d'Afrique pour aider le développement de ces pays.
Le Brésil est responsable de 35% de la production mondiale d'éthanol à base de canne à sucre, derrière les Etats-Unis (37%) qui le fabriquent avec du maïs subventionné par le gouvernement américain.