Le président de l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf), Henri Clément, a répondu à nos questions:
La France agricole: la profession apicole soutient que les abeilles vont mieux depuis la suspension du Gaucho et du Régent. Pourtant, la production française de miel continue de reculer. Comment l'expliquez-vous?
Henri Clément : il ne faut pas confondre vitalité et productivité. Oui, les abeilles vont mieux. D'une part, nous n'observons plus les hécatombes que nous avons connues pendant les années Gaucho – Régent. D'autre part, les pertes hivernales sont revenues durant l’hiver 2006/2007 à un niveau proche de la mortalité naturelle, c'est-à-dire à moins de 10%.
Quant à la productivité, elle n'est effectivement pas à la hauteur de nos espérances. Le climat froid et humide et les floraisons de plus en plus précoces n'arrangent pas les choses. Sur le tournesol, la situation s'est améliorée pour certains apiculteurs, mais demeure désastreuse chez d'autres. Je reste convaincu que leurs abeilles sont encore victimes de la rémanence du Gaucho appliqué à la céréale à paille qui précède le tournesol. Il existe une hiérarchie dans les problèmes que connaissent les abeilles mais les produits phytosanitaires ont un rôle prépondérant.
FA: A force de suspensions et d'autorisations de mise sur le marché non renouvelées, les maïsiculteurs vont se retrouver sans produits pour protéger leur culture, par exemple contre les sésamies ou les taupins.
H.C.: Tout d'abord, soulignons que dans l'affaire Gaucho – Régent, les agriculteurs ont été autant victimes que les apiculteurs. Ils ont utilisé en toute bonne foi des produits qui n'auraient jamais dû être homologués. C'est pourquoi l'Unaf a décidé de déposer une requête en annulation de l'autorisation de mise sur le marché du Cruiser.
Pour le maïs, je connais des agriculteurs qui s'en tirent plutôt bien en privilégiant les rotations. Il faudrait aussi davantage laisser travailler l'Inra sur l'évolution des méthodes de culture.
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