La Fédération nationale ovine (FNO) a reçu les députés chez eux, à l’Assemblée nationale, le 31 juillet. Cette rencontre, la dernière en date d’une série d’actions débutées à la fin de 2006, avait pour but de «sensibiliser nos élus sur la situation de l’élevage ovin», a expliqué Serge Preveraud, vice-président du syndicat.
Les éleveurs ovins affichent les revenus parmi les plus faibles des productions agricoles. En cause, l’inégalité de répartition des aides Pac par rapport aux autres productions. «Nous sommes les grands perdants des précédentes réformes, a indiqué Serge Preveraud. Il manque 100 € par UGB, soit 15 € par brebis. Ce soutien doit être apporté sous la forme d’une aide d’urgence pour l’année 2007, mais aussi par un soutien pérenne de la Pac à l’élevage ovin et un rééquilibrage des aides. L'enveloppe européenne ovine doit être remobilisée».
Michèle Delesvaux, présidente de la fédération ovine d'Auvergne, souligne «le paradoxe qui touche la filière: il s'agit d'une production qui correspond aux attentes sociétales en termes de développement durable et d'entretien des territoires, avec une viande qui bénéficie d'un prix élevé, mais des éleveurs qui ont un des revenus les plus faibles dans l'agriculture».
Les éleveurs sont conscients des points à améliorer: la formation et l'installation des jeunes, l'augmentation de la taille des élevages, la modernisation des équipements afin de diminuer et faciliter le travail...
La FNO réclame aussi un étiquetage plus précis en grandes surfaces, en particulier sur les lieux de naissance et d'abattage, afin de se démarquer de l’agneau «chilled» néo-zélandais. «Sur le premier trimestre, les tonnages en provenance de Nouvelle-Zélande sont en progression de 25%, a expliqué Serge Preveraud. Or il n'y a aucune traçabilité possible avec de la viande néo-zélandaise.» Sans pour autant l'empêcher de rentrer en France (l'Europe est déficitaire en viande ovine), il faut faire jouer la préférence communautaire, estiment les responsables.