Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a promis, mardi, « d'ouvrir » l'archipel en adhérant au plus tôt à une zone de libre-échange transpacifique, malgré la ferme opposition des agriculteurs.
« Je veux faire de 2011 la première année de l'ouverture du pays », a-t-il dit lors d'un discours à l'occasion de la nouvelle année.
Le Premier ministre s'est fait l'avocat d'une adhésion du Japon au Partenariat transpacifique (TPP), vaste zone de libre-échange de part et d'autre du Pacifique, mais il se heurte aux protestations du secteur agricole nippon qui craint l'importation de produits moins chers.
Le TPP n'a pour l'instant que quatre membres fondateurs – Brunei, Chili, Singapour et Nouvelle-Zélande – mais cinq autres pays sont prêts à y adhérer : les Etats-Unis, l'Australie, la Malaisie, le Pérou et le Vietnam.
« Nous devons accomplir deux choses : revitaliser notre agriculture et accélérer la libéralisation du commerce » pour permettre au pays d'atteindre un nouveau stade de croissance économique soutenue, a déclaré le chef du gouvernement japonais de centre-gauche.
« Nous envisageons de prendre des mesures concrètes dans le domaine agricole qui sont nécessaires pour rejoindre le TPP », a dit M. Kan. « Nous voulons prendre une décision finale aux environs du mois de juin. J'espère que nous pourrons le faire le plus tôt possible. »
Les mesures envisagées incluent des incitations financières pour encourager les jeunes à s'investir dans le secteur agricole, a expliqué le Premier ministre, parlant de « réformes fondamentales » dans ce domaine.
L'âge moyen des agriculteurs japonais atteint 65 ans alors que celui de la population est de 45 ans. Leur revenu a été divisé par deux au cours des 20 dernières années tandis que le taux d'autosuffisance alimentaire du Japon est passé de 73 % en 1965 à environ 40 % actuellement.
L'archipel nippon protège depuis longtemps sa riziculture, devenue aujourd'hui trop coûteuse, face au riz à meilleur marché produit en masse par les Etats-Unis, l'Australie et le Vietnam.
Pour lutter, le Japon impose des droits de douane de près de 800 % sur le riz importé et jusqu'à 250 % sur le blé étranger, des taxes qui devraient disparaître s'il adhère au TPP.
Au sein même du gouvernement, une telle adhésion ne fait pas l'unanimité, car les agriculteurs représentent un électorat puissant.