Les éleveurs de porcs français se sont dits inquiets mercredi de l'accord de libre-échange UE-Canada, affirmant qu'il allait permettre chaque année l'importation de 83.000 tonnes de viande canadienne en Europe.
En pleine crise de la filière porcine, particulièrement en Bretagne, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, « vient de porter un coup fatal aux producteurs de porcs européens », a affirmé dans un communiqué Daniel Picart, président du Marché du porc breton (MPB, 2.200 producteurs), dont les cours servent de référence nationale.
« En plus de garantir le libre accès aux produits de porcs transformés, l'accord prévoit une importation de 83.000 tonnes annuelle de viande porcine sans aucune réciprocité pour les exportateurs européens dont les restitutions sont suspendues », s'est alarmé M. Picart.
Selon le MPB, le coût de production du porc canadien est en moyenne 25 % moins élevé qu'en Europe. « La compétition est trop inégale », s'inquiète l'organisation de producteurs.
« Même si les partisans de cet accord affirment que les quantités sont infimes par rapport à la production européenne, le jambon canadien sera une nouvelle référence de prix dans l'UE », prévoit M. Picart, qui avertit que « les producteurs de porcs français vont être très attentifs au comportement » du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, sur le sujet.
« La production porcine française ne bénéficiera en rien de cet accord. Pire, celui-ci peut être le ballon d'essai avant un processus similaire avec les USA ! La production est en grand danger ! », s'alarme le président du MPB.