L'Union européenne a décidé, le mardi 22 octobre 2013, d'ouvrir un nouveau chapitre dans les négociations d'adhésion avec la Turquie après trois ans de paralysie, a annoncé la présidence lituanienne de l'UE.
Suivant les recommandations de la Commission européenne, les ministres de l'UE chargés des Affaires européennes, réunis à Luxembourg, ont donné leur feu vert à l'ouverture, le 5 novembre, du chapitre 22 portant sur la politique régionale. La décision formelle d'ouvrir un nouveau chapitre dans les négociations d'adhésion avec Ankara avait été prise en juin avant d'être ajournée, notamment sous pression allemande, en raison de la répression par les autorités turques de la vague de contestation civile partie de la place Taksim à Istanbul.
Le commissaire à l'Elargissement, Stefan Füle, s'est félicité de la décision des ministres, y voyant un « pas important » pour le rapprochement UE-Turquie. « Les récentes évolutions en Turquie soulignent l'importance de l'engagement de l'UE et de ce que l'UE reste la référence pour les réformes en Turquie. A cette fin, les négociations d'adhésion doivent retrouver de l'élan », a-t-il ajouté.
Dans son rapport de suivi la semaine dernière, la Commission européenne avait dénoncé le « recours excessif à la force de la police » en juin, mais salué les « pas importants » faits malgré tout par le pays en matière de démocratie.
L'ancienne ministre française de la Justice, Rachida Dati, eurodéputé PPE (centre-droit) a, au contraire, dénoncé une décision « irresponsable dans le contexte de crise européenne actuelle ». « La Turquie n'a pas vocation à entrer dans l'Union européenne », a soutenu Mme Dati. « L'UE doit plus que jamais marquer une pause durable dans son élargissement. »
Le processus le plus lent
La Turquie est officiellement candidate depuis 1999, mais le processus de négociations, engagé en 2005, s'avère le plus lent jamais mené par l'UE avec un aspirant à l'adhésion. Il se heurte aux réserves de Paris et Berlin à l'entrée d'un pays de 76 millions d'habitants à majorité musulmane, et à l'absence de règlement du cas de Chypre, dont la partie nord est occupée depuis 1974 par les troupes turques.
Sur les 35 chapitres de négociations, 13 ont été ouverts et 1 seul a jusqu'ici pu être bouclé. L'UE a en outre gelé des pans entiers de négociations face au refus de la Turquie d'élargir à la République de Chypre, membre de l'UE, le bénéfice des accords de libre circulation qui la lient au bloc européen. Le chapitre 22 portant sur la politique régionale, sur lequel les deux parties vont reprendre langue, concerne un sujet parmi les plus consensuels.
Souhaitant faire levier pour garantir la poursuite des réformes de démocratisation en Turquie, la Commission entend aussi entrer dans le vif du sujet. Elle a demandé aux 28 Etats membres de l'UE de dégager la voie à l'ouverture de deux autres chapitres portant sur les droits fondamentaux, la justice, la liberté et la sécurité.
La Turquie s'était réjouie samedi des bons points décernés par la Commission, y voyant la reconnaissance de sa « détermination à mener les réformes » « Le niveau atteint aujourd'hui par la Turquie en termes de démocratisation, de droits de l'homme et de développement économique est incontestablement le plus proche des standards de l'UE jamais atteint », avait jugé le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis.
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jeudi 24 octobre 2013 - 08h06
Un pays où le gouvernement tente d'installer de façon rampante l'islamisme n'a rien à faire dans l'Europe, ce qui n'empêche pas d'avoir des relations commerciales avec lui; d'autant plus que la population turque est très nombreuse et que cela donnerait un poids trop important à ce pays au niveau des décisions européennes.