Vivre à moins de 300 mètres d’une ligne à très haute tension (THT) nuit à la santé, selon une étude statistique menée par une association opposée au projet de ligne THT Cotentin-Maine mais contestée par RTE, gestionnaire des lignes à très haute tension.
L’étude a été pilotée par les universitaires du Criirem (Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements electromagnétiques).
Elle a permis d’interroger 2.868 personnes demeurant dans une zone de 300 mètres de part et d’autres de lignes THT de Normandie, et de 976 personnes non exposées, demeurant dans une zone test située sur le tracé projeté de la ligne Cotentin Maine.
Selon l’association, 15,8% des personnes demeurant à moins de 300 mètres d’une ligne THT ont déclaré ressentir un «état dépressif», contre 7,9% dans la zone test.
Et 18,1% des personnes vivant à moins de 300 mètres d’une ligne THT ont déclaré ressentir des vertiges, contre 10,3% dans la zone témoin.
«Sur les 226 exploitations laitières proches d’une THT concernées par l’enquête, la moitié présente des problème de production, en qualitié et en quantité», a ajouté Pierre Le Ruz, président du Criirem.
Le gestionnaire du réseau RTE qui pilote le projet a exprimé dans un communiqué ses «vives réserves sur les conclusions de l’enquête du Criirem» et sur ses méthodes.
Par ailleurs les effets sanitaires des lignes à haute et très haute tension (THT) sur les populations vivant à proximité restent mal identifiés, selon des experts auditionnés jeudi au Sénat lors d'une audience publique sur les effets des lignes THT sur la santé et l'environnement.
«On manque de données adéquates pour faire une bonne évaluation des risques», a souligné le docteur Laurent Bontoux, du Comité scientifique sur les risques émergents et nouvellement identifiés pour la santé de la Commission européenne.