Le groupement d'intérêt économique et environnemental (GIEE ou GI2E) a monopolisé l'intérêt des députés en séance le 9 janvier 2014. Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, en a fait le pilier de son projet de loi d'avenir. Malgré des discussions à rallonge, le vote a finalement eu lieu. « Ces GIEE, une fois reconnus, pourront bénéficier d'une majoration des aides en faveur de l'agriculture, afin d'accompagner les démarches visant la double performance économique et environnementale », explique un communiqué du ministère publié à l'issue du vote.
L'opposition a bataillé contre cette disposition, la qualifiant tour à tour « d'inutile », de « complexe » ou encore « d'imprécise ». Certains députés ont attaqué Stéphane Le Foll considérant que cette démarche agroécologique consistait en une réponse « au partenaire vert ». Nicolas Dhuicq (député de l'Aube) a même qualifié la démarche de « nouvelle religion publique » qui considère « l'homme comme un parasite du système Gaïa ».
La majorité a, elle, assuré son engagement « total » dans la création des GIEE, estimant qu'il s'agissait de la voie du futur. Pour calmer l'aile droite de l'Hémicycle, un parlementaire a expliqué que « les Cuma avaient à leur époque suscité des railleries alors qu'elles font partie intégrante du paysage agricole aujourd'hui ». En séance, le ministre a par ailleurs indiqué que 103 projets impliquant 3.300 agriculteurs venaient d'être distingués dans le cadre de l'appel à projet qui porte sur la mobilisation collective pour l'agroécologie financé dans le cadre du programme national de développement agricole et rural (PNDAR). Le budget initialement prévu a augmenté au vu du nombre important de candidatures, passant de 2,5 à 6,7 millions d'euros. Une manière, pour le ministre de l'Agriculture, de démontrer aux sceptiques que sa mesure fonctionnera dans l'avenir.
EELV avait par ailleurs déposé un amendement, venant s'ajouter à la suite de l'article 3 sur les GIEE, concernant le « woofing ». Cette pratique anglo-saxone consiste à fournir un travail bénévole sur les exploitations en échange d'un gîte et d'une découverte de l'agriculture. Le woofing suscite un grand engouement chez les jeunes mais reste considéré comme du travail dissimulé au regard du droit du travail français. Cet amendement a été refusé. Stéphane Le Foll s'est toutefois engagé à réfléchir à une « législation du woofing » d'ici à la seconde lecture du texte. « C'est un sujet lourd de conséquences », a-t-il admis.
super
jeudi 09 janvier 2014 - 20h45
pendant que les agriculteurs français feront de l'écologie, les agriculteurs européens et mondiaux feront de la production. La question c'est qu'est ce qui assurera le revenu des agriculteurs français si il n'y a plus de production. Quelle idéologie dévastatrice