Un troupeau d'une vingtaine de brebis a été attaqué dans la nuit de lundi à mardi 14 avril 2015, vraisemblablement par une meute de loups, aux portes du village de Roquebillière, dans la vallée de la Vésubie (Alpes-Maritimes). Une dizaine de ces bêtes sont mortes et toutes les autres ont été blessées dans cette attaque inédite.
« Nous avions déjà repéré des traces de loup cet hiver, mais c'est la première fois qu'une attaque se produit dans notre village, à 50 mètres de ma propre maison et à 100 mètres de l'église », raconte Gérard Manfredi (UMP), maire de cette station thermale de montagne.
« Une meute avec des louveteaux »
En attendant la visite, mercredi, de personnels de la direction départementale de l'agriculture et de la forêt, les seuls à même d'authentifier qu'il s'agit bien d'une attaque de loups – constat qui ouvre la voie à indemnisation –, le propriétaire des bêtes n'a pas le droit de les toucher, ni de les soigner. Mais pour l'éleveur, consterné d'être le témoin impuissant de leur agonie, il y a peu de doutes. « Il s'agit de l'attaque d'une meute avec des louveteaux : dans ce cas, aucune bête ne doit rester sur pied », pour apprendre aux louveteaux à chasser, a déclaré Daniel Nicolao, déjà touché il y a quelques semaines par une attaque contre un autre de ses troupeaux, près d'Utelle.
Pour l'éleveur, la présence du loup est « scandaleuse ». « L'animal règne en maître dans les forêts, sans aucun prédateur », estime le berger: « Notre profession ne sert plus qu'à nourrir les loups, voilà où l'on en est arrivé. »
Estrosi demande des mesures au préfet
« Il est temps de constater l'incompatibilité entre la présence de ce grand prédateur et l'activité humaine sur notre territoire ! », a renchéri dans un communiqué le député-maire de Nice, Christian Estrosi, qui mènera la liste de l'UMP en Paca pour les élections régionales. « Je demande donc à nouveau au préfet de prendre des mesures nécessaires afin de permettre aux chasseurs et aux bergers plus de latitude dans le tir du loup, notamment à l'affût et à l'approche », a ajouté M. Estrosi, évoquant « une réelle menace pour les élevages ».
En 2014, les Alpes-Maritimes ont été le département français le plus touché par les attaques de loups avec plus de 2.800 ovins tués, selon les chiffres du ministère de l'Ecologie, soit près du tiers du total des attaques en France.