Hélène Chauvin et Michel Bombon, respectivement présidente et secrétaire général du Sedima (syndicat des concessionnaires), viennent de dévoiler les résultats de l’enquête menée auprès de leurs adhérents sur leurs relations avec leur constructeur de tracteur.
Pour sa quatrième édition, l’enquête est un événement attendu par les réseaux et parfois redouté par les constructeurs, même si la plupart ont compris l’intérêt qu’ils pouvaient tirer des résultats.
Les questionnaires sont anonymes et envoyés à tous les concessionnaires de l’Hexagone, qu’ils soient adhérents du Sedima ou non. Tous les critères qui composent la relation entre le concessionnaire et son tractoriste son évalués, depuis le système informatique jusqu’au degré de confiance envers les dirigeants du concédant.
Pour cette édition, Hélène Chauvin constate que la moyenne générale des notes attribuées pour la relation avec le tractoriste ne s’améliore pas. Néanmoins, des bouleversements interviennent dans le classement et certains constructeurs enregistrent des progressions significatives.
La présidente du Sedima tient toutefois à préciser que l’évaluation est subjective et que l’attente vis-à-vis de son tractoriste varie d’un réseau à l’autre. En général, plus la part de marché est grande, plus les attentes sont élevées.
Le point noir de l’édition de 2008 est le délai de livraison, mais ce problème est commun à tous les réseaux. Fait plus inquiétant encore pour les agriculteurs et les entrepreneurs, de nombreux concessionnaires commencent à s’inquiéter du délai d’allongement de la livraison des pièces détachées. Et là encore, aucune marque n’est épargnée.
Pour la première fois depuis 2005, Valtra abandonne sa première place au classement général au profit de Fendt. Le constructeur finlandais se classe maintenant second, dans un mouchoir de poche. La troisième marche du podium est occupée par Deutz, en progression constante depuis 2005. La quatrième place de Massey Ferguson confirme la bonne image du groupe Agco auprès de ses concessionnaires.
L’autre progression est à mettre au crédit de Case IH qui se classe sixième après avoir été bon dernier en 2006. Le réseau Case IH apprécie les efforts entrepris par son tractoriste puisqu’il se classe premier selon le critère «Comment jugez-vous la volonté de votre tractoriste d’améliorer ses points faibles?».
McCormick est le moins bien classé de l’enquête avec une chute de six places par rapport à l’an dernier, à mettre sur le compte de changements répétés au sein de l’équipe de dirigeants.
Les trois leaders du marché, Claas, John Deere et New Holland occupent respectivement les cinquième, septième et huitième places sur dix. Avec une faible volonté de progresser au classement, selon leurs concessionnaires. «Ce qui est logique, constate Michel Bombon, puisque plus la part de marché est importante, plus le constructeur est en position de force par rapport au concessionnaire et peut imposer plus facilement ses impératifs.»
Pour Hélène Chauvin, ce classement révèle surtout l’importance du facteur humain dans les relations tractoriste–concessionnaire. Le Sedima attribue par exemple le léger retrait de Valtra au départ à la retraite de son dirigeant français historique, Jean-Pierre Audinos.
De nets écarts apparaissent au sein d’un même groupe. Ainsi, chez Same Deutz-Fahr, les efforts sont nettement portés sur Deutz-Fahr, une décision qui se ressent dans les notations assez négatives des concessionnaires Same.
Selon Hélène Chauvin, cette enquête sur l'«indice de satisfaction des concessionnaires» devient peu à peu un outil de cotation des concédants qui permet aux concessionnaires d’orienter leurs choix lors d’un changement de carte ou du renouvellement de contrat. Les résultats peuvent expliquer que certains tractoristes dont l’image de marque est flatteuse peinent à trouver des concessionnaires dans plusieurs régions.