La Coordination rurale, mardi dans un communiqué, a évalué les conséquences économiques de l'autorisation d'importation dans l'UE du maïs OGM GA 21 donnée vendredi par la Commission européenne.
«De la même manière, le maïs Herculex d’Amérique du Sud avait commencé à entrer dans les ports européens à l’automne dernier, faisant baisser les cours d’une trentaine d’euros par tonne. Cette fois, les cotations sur le marché à terme ont anticipé cette nouvelle autorisation, chutant à nouveau d’une vingtaine d’euros. Tout ceci se traduit par une perte de 50 €/t de maïs, soit environ 500 € de recettes par hectare de maïs et 750 millions d’euros pour l’ensemble de la production française», estime le syndicat.
La Commission peut «être satisfaite d’avoir réussi à favoriser les importations de maïs argentin pour ''casser'' le marché du maïs européen. Alors que le prix du maïs était en Europe historiquement à peine supérieur à celui du blé, le différentiel est aujourd’hui inversé et s’élève à 70 à 80 euros par tonne», affirme la Coordination rurale.
«Notre maïs ne peut être compétitif avec celui des Etats-Unis ou d’Argentine, où les coûts de production sont deux fois moindres qu’en Europe. Par ailleurs, de nombreux agriculteurs européens vont s’en détourner au profit du blé. Résultat: l’Europe, déficitaire, sera contrainte d’importer du maïs OGM. Nous allons tout droit vers une banalisation du maïs OGM en Europe, comme cela a été le cas pour le soja», s'inquiète-t-elle.
Le syndicat juge incompréhensible» la position prise par la France «pourtant le premier producteur de maïs des 27 Etats membres». «Comment interpréter son abstention sur le dossier du GA 21, alors que nous avons de gros intérêts commerciaux à défendre et que la culture commerciale des maïs OGM est interdite dans l’Hexagone?», interroge-t-il «Le silence des interprofessions céréalières françaises (OniGC et Intercéréales) est tout aussi inquiétant», conclut-il.
Consultez cet article: