Entre 2003 et 2006, les surfaces de maïs irrigué ont reculé de 100.000 ha, soit 13% selon l’étude du service statistiques du ministère de l'Agriculture (Scees) publiée jeudi dans «Agreste primeur» de mars.
Le recul atteint 26% en Poitou-Charentes, région où les ressources en eau sont particulièrement limitées. Il est de 12% en Midi-Pyrénées et de 10% en Aquitaine, première région par l’étendue des surfaces en maïs.
Dans le même temps, les quantités d’eau apportées progressaient pour compenser le déficit pluviométrique: 2.700 m3 d’eau reçus par hectare en 2005 contre 1.600 m3 pendant l’année 2002 assez arrosée. «Le gain de rendement en maïs irrigué est d’autant plus important que la sécheresse est intense», analyse l’étude du ministère de l’Agriculture.
En 2003, le différentiel avec un maïs conventionnel était de 30 q/ha, contre 22 q/ha en 2005. Les écarts peuvent même dépasser 40 q/ha dans les régions les plus méridionales comme en Midi-Pyrénées et en Aquitaine.
Mais l’irrigation a un coût: entre 2003 et 2005, les producteurs ont dépensé en moyenne 2.900 euros d’électricité et 2.600 euros d’eau. Ce second poste de charges varie beaucoup selon les modalités d’accès à l’eau des producteurs. «Hors électricité et redevance d’irrigation, l’eau est gratuite pour ceux qui la prélèvent directement (la moitié des producteurs)» précise le Scees. Les producteurs du Centre qui disposent à 80% d’un accès individuel à l’eau, paient en moyenne 30 euros par hectare contre 180 en Rhône-Alpes où l’eau provient majoritairement de réseaux collectifs.
Pour le Scees, l’instauration des DPU pourrait changer la stratégie des irrigants, la prime maïs irrigué étant intégrée au paiement unique. En abandonnant l’irrigation du maïs pour une culture sèche ou une autre production, les agriculteurs ne perdent qu’une faible partie de leurs subventions.