La baisse du marché et surtout la présence d’un stock important de semences de maïs entraînent une révision du programme de multiplication à la baisse.
« Nous estimons une baisse proche de 30 % des surfaces en maïs semence, soit entre 45.000 et 48.000 ha en France et entre 100.000 et 105.000 ha dans l'UE », signale Luc Esprit, directeur de la FNPSMS (Fédération nationale de la production de semences de maïs et de sorgho). L’année 2009 était exceptionnelle, avec 64.000 ha en France et 144.000 ha dans l’UE. 2010 annonce un retour à des surfaces plus faibles, du niveau moyen de ces dernières années.
Le ratio stock/marché est évalué à 75 % au 1er juillet 2010 sur l’UE, ce qui est largement au-dessus du ratio moyen recherché de 50 %. « Ce stock conséquent est dû à un programme de multiplication substantiel dès 2008 et très important en 2009, établi dans une logique de marché en développement, précise Luc Esprit. Mais le marché s’est retourné, notamment en Europe centrale, et le programme n’a pas pu être corrigé à temps, entraînant la formation d’un stock supérieur à ce qui était prévu ». Le marché en Europe de l’Est est en perte de vitesse, en raison d’une baisse du pouvoir d’achat qui a conduit à une réorientation vers des génétiques locales moins coûteuses.
La forte diminution des surfaces de production de semences cette année s’explique par la présence de ce stock important et par un marché en décroissance en Europe de l’Est mais aussi de l’Ouest. « L’économie de la filière du maïs est plus difficile et cela se traduit par une sole de maïs réduite, indique Luc Esprit. Plus de 200.000 ha seront perdus sur la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce. »
Le stock de semences ne semble pas pouvoir être assaini facilement : « Sauf accident climatique, le programme de 2010 ne permettra pas de réduire significativement le stock, estime Luc Esprit. Si on voulait obtenir un ratio de 50 %, il faudrait contractualiser à peine 40.000 ha en France cette année et 90.000 ha dans l'UE. » Si tel n’est pas le cas, il est donc vraisemblable qu’une autre réduction des surfaces soit à prévoir en 2011.
Contrats en discussion
Les surfaces et les prix sont actuellement en cours de négociation. Le niveau de stock est différent selon les semenciers. Les réductions de surfaces dépendront donc des entreprises, avec en moyenne une baisse d’au moins 25 %. La répartition entre les producteurs devrait généralement s’effectuer de façon proportionnelle. |