Fluctuation des cours mondiaux et revendications des producteurs obligent, les coopératives du Sud-Ouest ont revu le mode de rémunération de leurs adhérents producteurs de maïs semence.
«Chez Vivadour, nous avons mis en place, dès 2007, un système de rémunération du produit brut hectare indexé directement sur le niveau de prix de la culture de référence du maïs de consommation, témoigne Franck Clavier, directeur général de la coopérative gersoise. Cette décision a été prise avec notre partenaire, Dupont-Pioneer, avant les fluctuations de 2007, afin de coller à ce qui se fait déjà depuis longtemps aux Etats-Unis et pour venir à bout des comparaisons incessantes entre les deux productions chez nos adhérents. Du coup, nos multiplicateurs ont bénéficié de la hausse de 2007. En revanche, s'il y a une baisse, ils la subiront également.»
Chez Euralis (Pyrénées-Atlantiques), où le prix du maïs semence était mis en corrélation avec le maïs de consommation, sur la base moyenne des prix des trois années précédentes, on fait évoluer le calcul en le fondant désormais sur une moyenne de deux années (écoulée et à venir).
«Pour notre part, nous ne suivrons pas le système d'indexation directe, car nous voulons présenter des prix certains à nos agriculteurs et tamponner les écarts, explique Jean Menvielle, directeur des productions contractuelles. Toutefois, une moyenne historique sur trois ans est peut-être un peu trop "tamponnée", c'est pourquoi nous passons sur deux ans. Cette pratique permettra de ne pas avoir des revenus catastrophiques si le maïs conso baisse en 2008. Le rôle d'un groupe coopératif est aussi d'amortir les chocs.»
«Pour 2008, les négociations locales avec nos producteurs ne sont pas closes, indique quant à lui Régis Fournier, directeur général de Maïsadour semences (Landes). Mais les discussions se déroulent aujourd'hui sur la base d'une rémunération qui serait indexée, pour partie au moins, directement sur le prix du maïs consommation de 2008, afin de garantir au producteur une compétitivité de la production de semences. Cela a toujours été le cas dans le passé avec le système en place jusqu'à aujourd'hui, à part en 2007. C'est pourquoi nous revoyons notre méthode de calcul, mais il est difficile d'en dire plus à ce stade car les négociations ne sont pas terminées.»
La filière recrute des producteurs A l'heure où la filière cherche 500 à 1.000 producteurs nouveaux pour honorer les contrats des semenciers (2.000 ha n'ont pas trouvé preneurs en 2007), Vivadour qui avait devancé l'appel a vu son programme de semences maïs augmenter de 33% en 2007, signe que les multiplicateurs étaient motivés. |