En marge de la foire agricole «Grüne Woche», samedi à Berlin, s'est tenu le premier Sommet contre la malnutrition dans le monde. Les ministres de l'Agriculture de 26 pays présents lors de ce «Davos de l'agriculture» se sont entendus sur un programme en cinq points: augmenter la production agricole, préserver les ressources, renforcer les investissements, soutenir les zones rurales et la recherche, et enfin, donner la priorité à l'alimentation comme débouché des ressources agricoles.
L'accent a aussi été mis sur la lutte contre le protectionnisme et la nécessité de développer les cultures vivrières. Cette réunion a également permis d'aborder la question des subventions agricoles dans les pays riches, accusées de tuer l'agriculture dans les pays en développement.
La Russie, l'Indonésie, la Chine ou encore le Burkina Faso avaient répondu présents. La France était absente, mais l'Union européenne était représentée par la commissaire à l'Agriculture Mariann Fischer Boel. En revanche, les Etats-Unis ne se sont pas rendus à ce sommet. Les organisations non gouvernementales n'ont pas non plus été de la partie.
Le monde industriel était présent et a organisé ses propres débats. Certains de ses représentants ont soutenu le recours aux innovations pour pouvoir nourrir la population mondiale.
«Il faut repenser les priorités», avait expliqué plus tôt Mme Fischer Boel, faisant valoir qu'il fallait investir dans l'agriculture avant tout autre secteur, et donner aux pays en développement les outils et techniques nécessaires pour mieux faire dans ce domaine.
Selon l'agence de l'Onu pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la question de l'accès à l'alimentation est d'autant plus «essentielle» que le nombre de personnes sous-alimentées frôle le milliard et que ce nombre devrait encore augmenter avec la crise économique.