Manifestation viticole: Montpellier retient son souffle en attendant les vignerons

Le Syndicat des vignerons du Midi (SVM) qui a appelé les viticulteurs du Sud à manifester le 25 novembre 2009 à Montpellier maintiendra son action. Les vignerons ne sont pas satisfaits par les mesures annoncées jusqu'ici en soutien à leur profession, et les déclarations du ministre mercredi ne les a pas rassurés. La FRSEA du Languedoc-Roussillon et JA, ainsi que les coopératives viticoles se joignent à leur appel.

«Malgré les annonces successives de plans de soutien en faveur du monde agricole, les vignerons restent dans l’attente de mesures concrètes et efficaces, à la hauteur de leurs revendications», martelait un communiqué du SVM le 13 novembre 2009.

«Le Syndicat des vignerons du Midi a donc décidé, en accord avec les sections départementales de l’Aude, de l’Hérault, du Gard, des Pyrénées-Orientales, de la Drôme et du Vaucluse, d’organiser un grand rassemblement viticole qui aura lieu le mercredi 25 novembre 2009, à 15 heures, à la promenade du Peyrou à Montpellier.»

Le syndicat revendique la «mise en place d’aides à l’hectare (DPU)». Ils veulent des «accords entre la production, le commerce et la distribution sur la transparence des marges et des pratiques», ainsi que la «réintroduction des mécanismes de régulation des marchés».

Les vignerons du Midi demandent de «véritables mesures bancaires», une préretraite à 18.000 €, ainsi que le «doublement des aides à l’installation» et un «élargissement de la zone ICHN».

Parmi leurs autres revendications, ils souhaitent un «dégrèvement total des taxes foncières sur le non-bâti (en) 2009», un «allègement plus conséquent de charges sociales», la «suppression de l’assiette minimale des cotisations Amexa» et la «réduction des cotisations sociales des salariés».

En outre, le SVM demande l'«harmonisation des conditions d’utilisation des produits phytosanitaires».

La FRSEA et le CRJA avaient déjà indiqué qu'ils appelleraient, au côté du SVM, les vignerons à se joindre à cette manifestation. A présent, c'est au tour de la CCVF (Vignerons coopérateurs de France) de soutenir l’organisation du rassemblement à Montpellier et d'appeller les caves coopératives à manifester, alors que les actions du Crav (Comité régionale d'action viticole) se multiplient dans la région. Mercredi soir encore, une explosion revendiquée par ces viticulteurs activistes a endommagé la façade d'une société d'embouteillage près de Béziers.

Denis Verdier, président des vignerons coopérateurs, précise «qu'il y a un grand désarroi dans la profession (dans le Languedoc-Roussillon), en particulier chez les JA». Cependant, il souhaite que la manifestation de mercredi 25 novembre se déroule «dans la plus grande dignité», faisant probablement référence aux exactions du Crav.

Le Midi Libre, dans son édition numérique du 20 novembre 2009, rapporte les propos d'un militant cagoulé, porte-parole du Crav, se revendiquant du syndicat JA. Il fustige les négociants qu'il accuse de spéculer à la baisse sur le prix du vin, ce qui dégrade leur revenu et les fait «crever». Plus inquiétant, justifiant les récentes attaques du comité d'action contre des groupes coopératifs, il ajoute: «C’est à cause d’eux que le prix du vin est aussi bas. Ils achètent moins cher que le négoce. Nous nous tuons nous-mêmes en faisant ça.»

Denis Verdier, interrogé sur ces propos, reconnaît qu'«il est reproché à des groupements de producteurs de ne pas toujours jouer le jeu en matière de prix. Ils sont embarqués dans cette politique du moins-disant, ils n'ont pas le choix. Et ils n'ont pas la capacité de faire remonter les prix. Mais si c'est bien le cas, ils ne sont pas les seuls» opérateurs à jouer ce jeu du moins-disant.

Pour «se faire entendre», dira le porte-parole du Crav dans le Midi Libre, «il n’y a que la violence. Ces actes ne sont pas les derniers, il y en aura d’autres. Ils seront plus violents dans les semaines à venir. Nous sommes à bout».

Montpellier mercredi, à n'en pas douter, sera sous haute surveillance.

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