En ouverture de « Terre de Jim » en Gironde, les représentants de jeunes agriculteurs d'une soixantaine de pays ont signé jeudi un document : le manifeste international des jeunes agriculteurs pour « faire de l'agriculture familiale une solution d'avenir ». Une opération menée à l'initiative de l'Afdi (Agriculteurs français et développement international) et de JA (Jeunes Agriculteurs).
« Terres de Jim », manifestation organisée par JA se tient du 4 au 7 septembre 2014 en Gironde. En ouverture s'est déroulé le sommet international des jeunes agriculteurs. Il a débouché jeudi soir sur la signature d'un manifeste international par les organisations de jeunes agriculteurs d'une soixantaine de pays : Brésil, Nouvelle-Zélande, États-Unis, Pérou, Indonésie, Kenya, Sénégal, Philippines...
Premier objectif : faire reconnaître le métier d'agriculteur dans chaque pays par le gouvernement en place et par l'Organisation international du travail. Mais aussi faciliter le regroupement économique et syndical des agriculteurs, et assurer la présence de leurs représentants dans les instances internationales où l'on débat agriculture et alimentation comme le comité de sécurité alimentaire. Rappelons que certains pays interdisent la création de syndicats agricoles qui pourraient être revendicatifs (l'Indonésie par exemple).
La deuxième partie du manifeste veut favoriser l'installation des jeunes. Il s'appuie sur des propositions largement inspirées par ce que nous connaissons en Europe : une formation des jeunes qui respecte la diversité des systèmes agricoles, des aides financières pour l'accès au foncier et des appuis techniques aux jeunes.
La reconnaissance du statut et les appuis aux jeunes sont nécessaires mais pas suffisants, selon le représentant du Sénégal. Il faut aussi retenir les jeunes ruraux qui, sous le poids du mépris et du faible revenu, vont vers la ville. Au Pérou, les jeunes ont ainsi perdu jusqu'à leur identité alimentaire quand de grandes firmes ont remplacé une très grande part de l'agriculture familiale.
Certains intervenants ont aussi demandé le respect de la sécurité alimentaire de chaque pays et de l'identité culturelle, et pas seulement l'intégration dans le marché. Dans tous les pays, l'opposition entre ville et campagne décourage les jeunes de rester. Sauf aux Etats-Unis ces dernières années car la situation a été favorable aux revenu des farmers.
Pour le président des Safer, l'accompagnement des JA par les politiques agricoles et par les OPA existantes (coopératives...) est un encouragement indispensable pour attirer des jeunes.
Plusieurs pays africains, comme le Mali ou le Sénégal, ont regretté que les jeunes ne soient pas directement associés aux réflexions qui les concernent.
Enfin, selon le dernier volet du manifeste : il faut mettre l'agriculture familiale au centre du développement territorial, une agriculture plus à même de respecter les contraintes environnementales.
Des intervenants des îles du Pacifique sud, des Philippines, du Brésil, espèrent que l'impact déjà marqué du changement climatique sur leur activité agricole sera rapidement intégré dans ce manifeste.
Au final, il s'agit pour tous ces jeunes que leur métier soit reconnu pour qu'il soit respecté en particulier par leur gouvernement, que la spécificité de leur agriculture familiale et locale ne soit pas écrasée par la seule logique des marchés mondiaux, qu'ils bénéficient de formations adaptées pour prendre en main leur destin et que leur gouvernement leur permette d'exister, de s'organiser professionnellement et que les anciens accompagnent leur accès au métier.
Comme il est précisé dans le manifeste, les jeunes attendent aussi que chaque gouvernement prenne des mesures pour la préservation du foncier et l'accès des agriculteurs familiaux à ce foncier convoité par des fonds d'investissement. Le financement des reprises est aussi un vrai défi, tout comme l'accès à la formation.
Thomas Diemer, président de JA, a conclu par un plaidoyer pour que les Etats partout dans le monde s'engagent à aider les jeunes agriculteurs des cinq continents. Les États doivent reconnaître un statut à tous les agriculteurs familiaux : « Partout dans le monde, nous méritons un statut », s'est exclamé Thomas Diemer.
Selon le ministre de l'Agriculture Stéphane le Foll, qui a conclu le colloque, l'agriculture familiale est la garantie de la pérennité de l'activité agricole. Il a rappelé que cette agriculture doit être productive et durable pour réussir, répondre aux attentes alimentaires et contenir le réchauffement climatique. Enfin, il espère qu'un débat sur l'agriculture aura lieu lorsque le G20 sera présidé par la Turquie.
Les participants, qui ont apprécié ces échanges rares, espèrent prolonger l'an prochain ces échanges entre jeunes agriculteurs dans un autre pays. Ce sera sans doute à Milan lors de l'exposition universelle.
Elle a traversé les siécles...
vendredi 05 septembre 2014 - 11h37
L'exploitation familiale, entreprise d'un autre âge où tout le monde travaille sans compter... Elle a été taillable et corveable à merci... L'entreprise ou le grand pére voir l'arriére grand pére y avaient leurs place... Papi et mamie, retraités , les meilleurs ouvriers de l'entreprise continuent à travailler gratuitement pour la gloire de Dieu et le salut du monde...Que c'est beau !!! Elles ont parfaitement arrangé le systéme économique où le paysan travaille sans compter... Si, pour nourrir le consommateur à pas cher puisqu'on ne vend jamais au réel prix de revient du produit plus la marge... Pour celà, on leur a donné une croute de pain par le biai de la PAC... MAIS LES TEMPS CHANGENT ET ELLE RISQUE DE MOURIR DE SA BELLE MORT...