Toujours pas de label «Parc naturel régional» à l’horizon pour le Marais poitevin. Mais sur le terrain, le consensus avance et les tensions s’apaisent. Une marche a réuni les deux bords du marais.
Du côté de la Vendée, le cortège était emmené par le président des Pays de la Loire, du côté des Deux-Sèvres, par la présidente de Poitou-Charentes. Les deux groupes se sont réunis sur une passerelle au-dessus d’un des canaux du Marais poitevin pour former une petite foule de 1.500 personnes.
Il y a un an, une première manifestation avait réuni 4.000 marcheurs. L’actualité était alors plus chaude à la suite du rejet, par le ministre de l’Ecologie, de la charte qui aurait permis au Marais poitevin d’obtenir à nouveau le label de «Parc naturel régional». Depuis un an, le ministère n’a pas bougé et l’instance compétente pour une nouvelle labellisation n’a jamais été saisie.
Mais sur le terrain, l’avenir du Marais poitevin se construit malgré tout. Les deux régions se sont clairement engagées en faveur du Parc interrégional existant, avec une dotation de 20 millions d’euros sur dix ans.
«Ça doit être la dotation la plus importante en France pour un parc», souligne Yann Hélary (Verts), vice-président des Pays de la Loire et président de la structure. «L’Etat ne nous donne pas les moyens d’action nécessaires? Nous ferons sans lui. Sur le terrain, les choses avancent…», explique-t-il.
Dans le passé, deux logiques agricoles se sont affrontées sur le territoire du marais, suscitant tensions, oppositions et blocages. D’un côté, un élevage extensif favorable à la conservation de ce milieu humide spécifique, de l’autre, des productions céréalières nécessitant drainage et irrigation et implantées surtout en Vendée. Et au final, une régression des surfaces de prairies humides suscitant la colère de Bruxelles.
Selon Yann Hélary, ces conflits s’apaisent et le dialogue est constructif. Selon lui, Luc Guyau aurait donné quatre conditions sine qua non préalables à l’existence d’un parc naturel. Les trois première sont: la gestion des inondations par l’entretien des grands émissaires, l’entretien des 3.500 km de canaux du marais et que la récupération des 10.000 ha de prairies imposée par le plan gouvernemental se fasse en priorité sur les friches. «Sur ces trois points, je suis d’accord», répond le président du Parc interrégional.
Quant à la dernière condition, qui porte sur le maintien du niveau des nappes tel qu’il est aujourd’hui défini par le SAGE et les SDAGE, «ce n’est pas du ressort du Parc mais du ministère de l’Agriculture».