D'après Agritel, avec des prix des appros en hausse, les cours actuels du blé correspondent aux coûts de production. Une situation qui pourrait entraîner une baisse de production mais des prix toujours aussi volatils.
«En 2007, nous avons connu un excès de hausse et en 2008, un excès de baisse sur le marché du blé, a estimé Michel Portier, directeur d'Agritel, lors d'un point de presse jeudi à Paris. Il est autant excessif d'avoir des prix supérieurs à 240 €/t de blé en 2007 que de connaître des prix inférieurs à 140 €/t en 2008. Aujourd'hui, nous sommes à un prix d'équilibre (140 €/t), les agriculteurs se retrouvent en limite de contre-marge.»
Ce prix correspondant au coût de production de la tonne de blé en France «en tenant compte de la forte hausse du prix des engrais, a insisté le directeur de la société de conseil en gestion des risques de marché. Il y a trois ans seulement, le coût de production plafonnait à 100 €/t pour le blé.»
Une situation qui peut durer, selon lui, un ou deux ans en France mais pas dans les pays comme l'Ukraine où les agriculteurs risquent de ne pas semer cette année.
«A cette baisse d'emblavement s'ajoute le manque d'argent des Ukrainiens, notamment pour financer les intrants, phytos ou semences, ce qui laisse présager une éventuelle baisse des rendements.»
Michel Portier a également rappelé les estimations à la baisse concernant les semis de blé: -2% en France (ministère de l'Agriculture), et de -3 à -5% dans le monde.
Il a aussi ajouté l'incidence du facteur climatique en 2009. La production s'annonce donc moindre pour cette campagne mais les prix seront tout aussi volatils.
«Si nous faisons l'analyse des marchés uniquement sur les bilans, nous avons une chance sur deux de nous tromper. Aujourd'hui, les marchés agricoles sont corrélés aux marchés financiers. La concurrence internationale accrue et la disparition progressive des filets de sécurité concourent aussi à la volatilité des prix.»