Les conditions climatiques et les tensions politiques favorisent la volatilité des marchés et des prix et menacent la sécurité alimentaire mondiale, avertit la FAO (1).
La FAO, dans son rapport sur les Perspectives de l'alimentation publié le 8 mai et présentant la situation du marché à court terme et les perspectives des principales denrées alimentaires, annonce des marchés alimentaires et des prix encore plus volatils. Notamment du fait du changement climatique et des tensions politiques dans la région de la mer Noire.
La FAO situe la production céréalière mondiale à 2.458 millions de tonnes en 2014, en recul d'environ 2,4 % par rapport au record de 2013. Le fléchissement sera probablement plus marqué pour les céréales secondaires. Compte tenu de la baisse des prix et des conditions météorologiques liées au phénomène El Niño, la production de riz pourrait reculer en 2014.
La production de viande et de lait devrait progresser en 2014. Une hausse de la demande mondiale en viande – un accroissement de 1,1 % par rapport à 2013 – traduit la croissance dans les pays en développement. Le commerce du lait devrait augmenter de 1,8 % du fait de la demande asiatique. Cette même demande asiatique contribuera aussi à doper la consommation des huiles et des tourteaux.
Mais, d'après les analystes, il n'y a pas lieu de s'inquiéter à ce stade. Les répercussions des tensions en mer Noire restent quand même à craindre...
Les craintes s'expriment surtout au niveau de l'Amérique du Sud, considéréz comme le grenier du monde. Le changement climatique qui affecte fortement le continent menace alors la sécurité alimentaire mondiale. José Graziano Da Silva, directeur général de la FAO annonce que « Les impacts sont bien plus importants que nous le pensions ». Il précise que le changement climatique est source de forte instabilité : « nous ne savons pas ce qu'il va se passer ». Cette incertitude devrait favoriser la volatilité des marchés et des prix, et contraindre les pays à garantir leur approvisionnement domestique en réintroduisant des politiques comme la constitution de stocks d'urgence jusqu'alors abandonnées.
Le développement des cultures transgéniques pour lutter contre le changement climatique et augmenter les rendements n'apparait pas comme l'unique solution mais ce n'est pas une voie à négliger, loin de là.
Cependant, avant de penser l'Amérique du Sud comme le grenier à grains du monde, il s'agit de réfléchir aux problématiques locales dans un continent où 47 millions de personnes souffrent de malnutrition du fait d'un manque de ressources financières et des grandes difficultés d'accès à la terre ou à l'eau. « Il ne faut écarter aucune arme pour lutter contre la faim », conclut José Graziano Da Silva.
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(1) Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.
