En clôture du colloque de l'Ademe sur les bioénergies mercredi soir, le discours de Michel Barnier a été lu par procuration par une directrice de l'agence, le ministre de l'Agriculture ayant été bloqué par les problèmes de circulation dans Paris.
Michel Barnier y annonce que le gouvernement compte s'appuyer massivement sur le bois énergie pour réussir l'objectif d'au moins 20% d'énergies renouvelables en France vers 2020. «Il faudra tripler les utilisations du bois énergie» d'ici à cette date et multiplier par trois les chaufferies collectives. Cette problématique sera au coeur des assises de la forêt qui seront lancées le 21 novembre prochain.
Dans son discours, le ministre de l'Agriculture souligne qu'un «Fonds pour la chaleur renouvelable» doté d'au moins 300 millions d'euros par an, dont 100 millions pour la seule biomasse, devrait être lancé. Les incitations fiscales seront révisées pour inciter les propriétaires à mobiliser la ressource.
Directeur des énergies renouvelables à l'Ademe, Jean-Louis Bal a indiqué lors de la dernière table ronde du colloque que le défi était d'aller chercher en forêt 21 millions de mètres cubes supplémentaires de bois, soit 60% d'exploitation en plus par rapport à la situation présente. Cela passe notamment par une mobilisation de grande ampleur de la forêt privée avec ses 3,5 millions de propriétaires, dont beaucoup ont moins d'un hectare. Il faudra selon lui, «augmenter la desserte forestière, créer des incitations fiscales pour favoriser les regroupements», de manière à rendre ces parcelles exploitables économiquement, et «mécaniser les plates-formes».
Responsable de la commission en charge de la biomasse à Coop de France, Pierre Ducray a estimé qu'il fallait «un électrochoc» et un «plan très très dynamique» de mobilisation de la ressource «pour sortir le bois de la forêt» et «transformer ce patrimoine forestier en un patrimoine de production». Il a évoqué une surcapitalisation de bois dans l'Hexagone depuis trente ans, avec 40% de la production stockés inutilement sur pied parce que non récoltés.