Les 14 et 15 janvier, les députés européens vont plancher sur un projet de législation qui qualifierait le pollen comme un « ingrédient » et non comme un « constituant » du miel. Cette mesure d'apparence anodine imposerait la mention « avec OGM » sur tout miel contenant plus de 0,9 % de pollen génétiquement modifié.
Les apiculteurs français sont divisés sur l'opportunité d'étiqueter la présence d'OGM dans le miel. L'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) est en faveur d'une telle démarche d'étiquetage des OGM dans le miel car elle permettrait de poser la question de la coexistence des ruches avec les OGM. Car, souligne l'Union, aucune étude n'est faite pour évaluer l'effet des OGM sur les abeilles avant leur mise sur le marché et appliquer au miel la réglementation OGM imposerait d'en passer par là.
Pour deux syndicats d'apiculteurs français, le Syndicat des producteurs de miel de France (SPMF) et la Fédération française des apiculteurs professionnels (FFAP), la mesure aurait au contraire des effets secondaires sur toute la filière du miel. « Considérer comme ingrédient uniquement les pollens pouvant être OGM entraînera l'obligation d'un étiquetage OGM pour des miels n'en contenant à l'évidence que quelques grains et ce de manière fortuite ; ce qui sera bien évidemment préjudiciable pour l'image du miel et pour l'avenir de la filière », estime aussi l'Institut de l'abeille (Itsap) dans une note en date du 6 janvier 2014.
Le sujet divise aussi les institutions européennes puisque la commission environnementale du Parlement européen s'est prononcée en faveur de l'étiquetage, tandis que la proposition de la Commission européenne, en 2012, excluait au contraire cette traçabilité. La question doit également être examinée par les gouvernements, avant des tractations entre les trois institutions européennes pour aboutir à un arbitrage.