Jacques Remiller, député-maire de la Vienne (Isère) a remis ce mardi 20 février au président de l’Assemblée nationale une proposition de résolution pour «la création d’une commission d’enquête sur les causes de la mortalité des abeilles dans les ruchers français». Si cette demande aboutit dans le contexte actuel de fin de législature et de fin de mandature, trente parlementaires devront plancher sur les quatre grandes lignes du projet de résolution :
- évaluer les décisions prises depuis dix ans pour enrayer la surmortalité constatée dans les ruchers français;
- juger de la bonne utilisation des fonds européens par la filière apicole;
- établir le degré de responsabilité des différents facteurs intervenant dans la surmortalité des abeilles;
- définir les outils indispensables d’une politique nationale ambitieuse pour l’apiculture et la sauvegarde des abeilles.
«Les études officielles montrent que l’hécatombe se poursuit malgré la suspension du Gaucho et du Régent TS, justifie Jacques Remiller. Il convient aujourd’hui d’établir la vérité sur la manière dont ce dossier a été traité en faisant la lumière sur l’incohérence de la gestion technique et scientifique du dépérissement des abeilles en France et sur la manière dont les budgets de recherche pour l’apiculture ont été attribués et gérés en France, notamment par le programme d’orientation apicole.»
Dans leurs motifs, Jacques Remiller et les députés qui soutiennent sa démarche s’inquiètent également de l’impact social, environnemental et économique du recul des populations d’abeilles :
«En France, 1.500 apiculteurs cessent leur activité chaque année depuis vingt ans et 5.000 emplois liés à l’apiculture sont directement menacés. La production française de miel a chuté de 10.000 tonnes en dix ans et nous avons dû augmenter d’autant nos importations. Enfin, si l’on ne jugule pas ce recul d’insectes pollinisateurs, ce seront à terme certaines productions agricoles qui vont en pâtir.»
Si ce projet d’enquête parlementaire aboutit, il va se retrouver mis en sommeil par les élections législatives et ne se retrouvera relancé qu’avec la rentrée parlementaire. La durée d’une enquête étant en général de l’ordre de six à huit mois, les résultats de ce travail ne devraient pas être connus avant un an.