La fédération générale agroalimentaire (FGA-CFDT) s'est inquiété jeudi de l'avenir de la Mutualité sociale agricole (MSA) qui est selon la CFDT, menacée «d'éclatement».
Depuis plusieurs années, le déficit du régime de protection sociale des non salariés agricoles «ne fait que s'amplifier» et, avant 2003, «l'Etat compensait intégralement ce déficit», rappelle la CFDT dans un communiqué.
Le fonds de financement clôture avec 1,3 milliard d'euros de déficit pour 2006 et les projections à 2010 feraient apparaître une dette cumulée à 10 milliards d'euros, ajoute-t-elle.
Ces chiffres ont déjà fait réagir la Cour des Comptes et le nouveau gouvernement, «avec à la clef la crainte du retrait de la garantie financière de l'Etat sur cette dette importante», estime la la FGA-CFDT.
Dès lors, s'inquiète-t-elle, «cette situation risque à terme de faire éclater la MSA», et de faire basculer la protection sociale des salariés et non salariés agricoles dans le régime général des salariés.
Pour la FGA-CFDT, la MSA mérite pourtant d'être défendue en tant qu'organisme de protection sociale de l'agriculture, notamment parce son coût de gestion actuelle (4,2% des prestations) «n'est pas plus élevé que dans les autres régimes», mais aussi parce que le guichet unique agricole est pour les ressortissants «la garantie d'une prise en charge globale santé, famille, retraite, accident du travail et d'un meilleur service».
En outre, les services de proximité rendus par la MSA sur les territoires ruraux «contribuent à l'animation et à la vie des territoires», estime la CFDT.
Le syndicat précise que la MSA, gérée par des conseils d'administrations composés d'élus cantonaux, départementaux et nationaux, est en train de faire l'effort de réorganiser son réseau de caisses, «qui aboutirait à 35 caisses en 2010».