Le président français Nicolas Sarkozy a estimé mercredi à Bruxelles qu'un accord était préférable à un désaccord dans les négociations du cycle de Doha à l'OMC, à condition que les partenaires de l'Union européenne (UE) fassent des concessions.
«L'Europe doit s'ouvrir mais les autres aussi, en même temps et dans les mêmes conditions», a-t-il affirmé, en réponse au plaidoyer du président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso, en faveur d'un succès des négociations commerciales multilatérales.
«Si les autres parties veulent faire des concessions pour obtenir un accord, je dis d'accord car un accord vaut mieux qu'un désaccord», a affirmé M. Sarkozy dans une conférence de presse commune avec M. Barroso.
«Je ne me laisserai pas enfermer dans un schéma où je n'aurais le choix qu'entre la naïveté et le refus de l'ouverture», a dit le président français, ajoutant qu'il n'avait pas «reçu mandat pour brader l'agriculture européenne et l'agriculture française».
«Je connais les préoccupations qui existent en France, notamment pour l'agriculture. J'espère qu'elles ne mettront pas en cause une action dans le domaine des négociations commerciales», a estimé M. Barroso.
«L'Europe ne peut pas se fermer. Nous fermer serait mauvais pour notre économie, pour tous nos travailleurs, pour la France qui est un des grands pays exportateurs», a-t-il insisté.
«Nous avons besoin d'un accord équilibré», a expliqué le président de la Commission, jugeant nécessaire que «les autres fassent un peu plus d'efforts».
Le G4 (UE, Etats-Unis, Brésil et Inde), qui s'est à nouveau réuni la semaine dernière pendant deux jours à Bruxelles, est engagé dans une course contre la montre pour trouver un compromis permettant de sortir de l'impasse, avant la fin du mois de juin.
C'est en effet à cette date qu'expirent les pouvoirs spéciaux du président des Etats-Unis pour négocier des accords commerciaux sans qu'ils puissent être ensuite taillés en pièces par le Congrès.