Six grands acteurs de l'OMC, réunis à New Delhi (Inde), se sont engagés jeudi à intensifier leurs efforts pour faire aboutir les pourparlers du cycle de Doha d'ici à la fin de l'année.
«En intensifiant notre travail, nous pouvons faire converger (nos positions) et contribuer ainsi à conclure les négociations sur le cycle d'ici à la fin de 2007», ont déclaré les négociateurs des Etats-Unis, de l'Union européenne, du Brésil, de l'Inde, du Japon et de l'Australie dans une déclaration commune à l'issue de deux jours de réunions dans la capitale indienne.
«Nous avons de bonnes chances de parvenir à conclure avant la fin de l'année», a assuré la représentante américaine au Commerce Susan Schwab, estimant qu'il existait désormais un «sentiment d'urgence» à aboutir.
«L'Inde tient une position extrêmement importante dans ces négociations. Elle fait partie de la poignée de pays qui peuvent faire ou défaire le cycle de Doha», a-t-elle ensuite déclaré vendredi devant des hommes d'affaires à New Delhi. «La nature de l'engagement de l'Inde déterminera celui de beaucoup d'autres pays en développement», a-t-elle assuré.
Dans leur déclaration commune, les six pays ont affirmé que «la conférence de New Delhi inaugure une nouvelle phase de nos discussions», ajoutant qu'ils travailleraient «en vue d'achever les pourparlers dans les temps».
«Nous avons préparé une feuille de route de rendez-vous intensifs dans les prochaines semaines et mois», a déclaré le ministre indien du Commerce, Kamal Nath, ajoutant que «pour réussir, la condition préalable est de rester fermement attachés» au «mandat de développement» du Cycle de Doha.
Le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, s'est montré plutôt optimiste, estimant que la rencontre s'était «passée bien mieux que ce que certains avaient prévu» et qu'elle avait permis de «corriger la trajectoire».
A Berlin, les présidents du Copa et du Cogeca (organisations agricoles de l'UE) ont rencontré jeudi le sherpa de la Chancelière, Angela Merkel, pour discuter de la politique commerciale européenne.
Ils ont appelé la Chancelière - l'Allemagne préside l'UE au premier semestre 2007 - à s'assurer de l'équilibre des négociations à l'OMC, selon un communiqué du Copa-Cogeca. L'offre européenne est déjà très substantielle et ses partenaires, notamment les Etats-Unis, n'ont pour l'instant pas apporté de contrepartie équivalente, soulignent les organisations.
Peter Mandelson «sait que les pays qui bénéficiereont des concessions de l'UE ne sont pas les pays en développement mais les gros exportateurs» (Etats-Unis, Canada, Nouvelle Zélande, Australie, Brésil), ajoutent-elles.
Le Copa-Cogeca a également fait part de son inquiétude concernant l'accès illimité à son marché que l'UE veut proposer à tous les pays ACP, qui pourrait notamment mettre en danger le marché européen du sucre qui vient d'être réformé.
