Un tiers (34%) des grandes cultures ont été semées en 2006 sans retournement préalable du sol, selon une étude publiée jeudi par le service des statistiques (Scees) du ministère de l'Agriculture. Cinq ans plus tôt, le non-labour concernait seulement 21% des surfaces.
«Cette pratique répond à des motivations multiples: gain de temps, économie d’énergie et protection des sols», note le Scees.
Elle dépend aussi de l'espèce cultvée: «Le non-labour s’accommode mieux des cultures d’hiver que de printemps, se prête mal à la monoculture.» Le non-labour a concerné 44% des surfaces de blé tendre en 2006 (25% en 2001), 47% du colza (35%), 20% du maïs grain (14%), 15% de la betterave (7%). 58% des semis de blé dur ont été effectués sans utiliser la charrue, comme c'était déjà le cas en 2001.
Les plus grandes exploitations utilisent davantage cette technique, pour des raison de gain de temps. Toutes cultures confondues, 58% des surfaces n'ont ainsi pas été labourées dans les exploitations de plus de 400 hectares en 2006 (74% pour le blé tendre).
Le non-labour entraîne un développement plus important des adventices, ce qui se traduit, toutes cultures confondues, par une moyenne de 0,3 passage supplémentaire avec un herbicide.
«L’utilisation de la chimie s’accentue quand le non-labour se perpétue dans le temps. Ne jamais labourer de 2001 à 2006 signifie en moyenne un passage d’herbicides en plus pour une culture de colza», selon l'étude.
Si 34% des surfaces sont dispensées de labour en 2006, seules 11% n’ont jamais été retournées depuis 2001. Les parcelles sans aucun labour sur les cinq dernières campagnes ont un rendement un peu inférieur à celles qui sont retournées chaque année avec un écart de 4% pour le blé tendre et de 9% pour l'orge, indique également le Scees.