Savoir si l’agriculture mondiale pourra nourrir les 9 milliards d’êtres humains qui peupleront la terre en 2050, et comment, était l'un des thèmes abordés mardi matin lors du débat organisé à Paris par l’Association française des journalistes agricoles (Afja).
« L’évolution des modèles alimentaires sera essentielle, a assuré Marion Guillou, la présidente directrice générale de l’Inra. C’est une des conclusions de l’étude Agrimonde que nous avons conduite. »
Une position qu’Hervé Le Bras, directeur d’études à l’école des hautes études en sciences sociales (EHESS), soutient. « Je ne pense pas que la croissance démographique soit le problème, détaille-t-il. La question qui se pose est celle des régimes alimentaires. »
Et pour lui, il ne sera pas possible de nourrir le monde avec des modèles alimentaires laissant la même part aux protéines animales que le nôtre. Il pose également la question du développement des biocarburants. Et le spécialiste d’expliquer que 45 % des calories sont d’origine animale dans le régime alimentaire d’un Français, contre 3 à 4 % dans celui d’un Nigérien.
« Je ne recommande pas de devenir végétarien, insiste-t-il. On peut très bien se nourrir avec un régime avec 18 % des protéines animales. Dire que le problème est l’explosion démographique, c’est rejeter la faute sur les pays du sud. »