Selon les chambres d'agriculture (APCA), l'accord des Etats membres de l'Union européenne pour réformer l'organisation commune de marché du vin (OCM vin) «porte en germe des risques de déstabilisation de la filière et de délocalisation des productions».
Les outils de protection du marché actuels sont prolongés pour quatre ans mais semblent condamnés à disparaître. «La libéralisation des droits de plantation, qui risque d'entraîner une disparition des producteurs les plus fragiles et la délocalisation d'une partie de la production», précise le communiqué publié jeudi par l'APCA.
«La possibilité d'ajouter une mention de cépage sur les étiquettes sans indication géographique, qui est une menace pour la démarche de qualité du vin français», ajoute-t-il.
Les chambres d'agriculture «comptent s'engager pleinement dans le soutien à la filière viticole française». Elles souhaitent accompagner «sur le terrain le plan national de modernisation engagé par le ministre, qui doit être mis en œuvre durant la période de transition qui s'ouvre».
Elles veulent également continuer à défendre auprès de leurs partenaires français et européens «l'importance des outils de régulation du marché». Ils «sont indispensables pour garantir le développement des productions européennes et la qualité offerte aux consommateurs», souligne l'APCA.
Le Sénat s'est quant à lui «félicité» de l'accord européen sur la réforme de l'OCM vin. «La France a en effet obtenu le maintien du régime actuel des droits à plantation jusqu'à la fin de la campagne de 2015, assorti d'une clause de rendez-vous en 2013 pour évaluer alors, à la lumière de la réforme, l'opportunité de le prolonger au niveau communautaire», a-t-il expliqué jeudi dans un communiqué.
«Les mesures d'arrachage, ouvertes aux viticulteurs pour trois campagnes à partir de 2008 sur une base volontaire, permettront d'ajuster le potentiel de production aux besoins du marché, dans des conditions satisfaisantes pour les viticulteurs concernés, notamment du fait de la revalorisation des primes», poursuit-il.
Sur l'étiquetage, «notre pays, qui s'opposait à la libéralisation pure et simple proposée par la Commission européenne, a obtenu une solution équilibrée», note également le Sénat. «Sur l'enrichissement, la France a maintenu la possibilité de pratiquer la chaptalisation dans les régions où elle est traditionnelle.»
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