Syndicats, partis politiques et professionnels ont réagi diversement à l'adoption, jeudi par le Parlement, de la loi sur les OGM.
La Confédération paysanne, après l'adoption définitive de la loi par le Sénat, regrette et dénonce les «graves lacunes de ce texte dont les paysans seront les victimes».
Pour la Coordination rurale (CR), «truffée de lacunes, bardée d'incohérences, cette loi permet, tel un bulldozer, d'ouvrir une large route aux productions d'OGM pour le plus grand bénéfice des semenciers». «Elle va malheureusement montrer ses carences dès qu'elle aura à s'appliquer, car elle ne pourra ni préserver les droits des producteurs victimes de contaminations d'OGM de leurs cultures, ni ceux des producteurs d'OGM qui voient leur responsabilité engagée, même s'ils n'ont commis aucune faute», explique la CR.
Du côté des semenciers, ceux-ci demandent que «les décrets d'application soient rédigés rapidement et permettent de développer un équilibre entre chaque mode de culture. Désormais, la France reconnaît officiellement le droit de produire et de consommer avec ou sans OGM, ce qui respecte les conclusions du Grenelle de l'environnement».
Le sénateur Jean-François Le Grand (UMP), qui a présidé la Haute autorité provisoire sur les OGM, estime que «le projet de loi initial était un texte équilibré et rigoureux mûrement réfléchi et conçu par un collège d'experts reconnus». «Son ''détricotage'' par le Sénat l'a vidé d'une partie de son contenu, le privant d'une réelle efficacité», écrit-il.
Pour sa part, le Parti socialiste (PS) regrette notamment l'absence de définition claire du «sans OGM». «Non, le texte n'est pas précautionneux. Non, la coexistence entre cultures d'OGM, conventionnelles et biologiques ne sera pas possible», souligne Germinal Peiro pour le PS.
Le groupe UC-UDF «s'est félicité que le Parlement soit enfin parvenu au terme de l'examen» du texte et a donc «demandé au ministre de l'Ecologie d'engager très rapidement une campagne de communication de grande ampleur afin d'informer correctement les consommateurs sur les OGM».