En attente d'agrément européen pour sa pomme de terre transgénique, BASF fait pression outre-Rhin. Une association allemande de consommateurs dénonce l'inutilité d'un tel produit et l'intérêt financier de la firme.
«Elle est sûre et protège l'environnement», affirme BASF dans une lettre ouverte publiée jeudi dans plusieurs grands quotidiens allemands en parlant de la pomme de terre transgénique. Les procédures pour l'agrément européen durent depuis 2006 et BASF exhorte Bruxelles à statuer «sans nouveaux retards».
Cette pomme de terre, Amflora, produit un amidon modifié génétiquement et destiné à l'industrie du papier, des textiles et des colles. Naturellement, l’amidon de la pomme de terre est constitué à 80% d’amylopectine (essentielle pour la fabrication des biomatériaux) et à 20% d’amylose. Après modification, l’amylopectine représente près de 100% de l’amidon.
Les gains pour la filière, de l'agriculteur à l'industriel en passant par le détenteur de la licence, sont estimés à 100 millions d'euros par an. L'objectif de BASF: se lancer sur un créneau qui suscite toutes les convoitises et déposer un premier brevet OGM.
«Personne n'en a besoin!», dénonce l'association de consommateurs VZBV. «Le consommateur ne veut pas d'OGM, l'industrie a d'autres moyens techniques pour utiliser l'amidon.»
«En plus, ce produit est supervieux! La technique est obsolète», insiste Anne-marie Volling, qui coordonne les zones agricoles sans OGM en Allemagne et rappelle que l'Amflora a été conçue il y a douze ans.
«BASF veut juste gagner beaucoup d'argent et commercialiser la première pomme de terre transgénique au monde», selon elle.