Une quarantaine de « faucheurs volontaires » hostiles au maïs OGM occupaient vendredi matin le siège social de l'Association générale des producteurs de maïs (AGPM) à Montardon (Pyrénées-Atlantiques), alors que le gouvernement doit publier à la mi-mars un nouvel arrêté d'interdiction.
Les « faucheurs », qui souhaitent rencontrer la direction, ont investi le site, basé dans la banlieue de Pau, vers 9h00, et y ont installé des banderoles proclamant « Pas de brevet sur le vivant » ou encore « No GMO, ni ici ni ailleurs », selon un photographe de l'AFP.
Joint par l'AFP, Jacky Berrahil, membre du Collectif des faucheurs volontaires, a expliqué que l'action visait à montrer leur « détermination » en cas « de résistance » de l'AGPM, branche spécialisée de la FNSEA, principal syndicat agricole du pays, à l'arrêté d'interdiction de la culture du Mon810 du groupe Monsanto sur le sol français.
Le gouvernement a annoncé, le 18 février 2014, la publication à la mi-mars de ce texte après le rejet, quelques jours plus tôt par le Sénat, de la proposition de loi socialiste interdisant la culture de maïs OGM. Cet arrêté vise à empêcher les semis avant la nouvelle loi.
« L'AGPM s'est déclarée pro-OGM », a souligné M. Berrahil. Le gouvernement français met en place des textes interdisant les cultures OGM « en accord avec la volonté populaire : pourquoi l'AGPM s'obstine-t-elle à faire des OGM ? », s'est-il interrogé.
« S'ils combattent cet arrêté », qui devrait être publié très prochainement, « on sera là, y compris dans les champs », pour de nouvelles actions de fauchage, a encore prévenu M. Berrahil.
En février, le directeur général de l'AGPM, Luc Esprit, avait indiqué que des producteurs « manifestent encore leur intérêt pour le Mon810, principalement dans le Midi-Pyrénées ou en Aquitaine ». Cette semence « résiste à plusieurs insectes dont la pyrale qui touche particulièrement entre 400.000 et 450.000 hectares dans ces régions », avait-il alors fait valoir.
« Des méthodes de délinquants inacceptables » (AGPM)
« Un groupe se réclamant du “Collectif des faucheurs volontaires”, conformément à ses méthodes, a jugé bon de s'introduire illégalement au siège de l'AGPM de Pau-Montardon, afin notamment d'être entendu par ses dirigeants sur le dossier des OGM », écrit l'AGPM dans un communiqué diffusé vendredi à la mi-journée.
« L'AGPM n'a pas pour habitude d'agir sous quelque pression que ce soit, et en particulier d'individus agissant, hors des règles de droit, à l'encontre des producteurs, de leurs familles et de leurs biens, comme ils l'ont trop souvent fait dans par le passé et pour lesquels ils ont été maintes fois condamnés. »
« Par conséquent, l'AGPM :
- n'a pas reçu ce collectif ;
- condamne ces méthodes de délinquants qui sont inacceptables ;
- utilisera les voies légales pour faire respecter le droit et notamment a déposé plainte. »
« Quant au dossier des OGM, l'AGPM et sa filière ont communiqué à de nombreuses reprises sur leurs positions mais, en tout état de cause, dans le respect du droit et des règles de fonctionnement d'une démocratie », conclut le communiqué.