La FNSEA va être reçue prochainement par Jean-Louis Borloo, et décidera à l'issue de cet entretien de se retirer définitivement ou non du Grenelle de l'environnement, a indiqué vendredi le syndicat agricole.
Ce dernier avait menacé jeudi de se retirer du Grenelle à la suite de la parution dans «Le Monde» des projets du gouvernement de geler la commercialisation des semences OGM. La FNSEA a en tout cas boycotté vendredi la réunion de la commission consacrée aux OGM. Cette dernière s'est déroulée dans une ambiance fébrile où plusieurs participants ont regretté ce qu'ils qualifient «d'effet d'annonce prématuré».
Les représentants des semenciers ont ainsi quitté la salle au bout d'une heure et «suspendu leur participation» pour protester contre la position du gouvernement. Ils ont demandé à être reçus en urgence par Nicolas Sarkosy. Seule était présente l'APCA (assemblée permanente des chambres d'agriculture) avec Didier Marteau qui a décidé de rester «pour le moment» après avoir lu une déclaration en séance et réclamé un «débat loyal et transparent».
Le député PS du Gers, Philippe Martin, représentant des départements au sein du collège des «collectivités», a également quitté la salle après avoir «solennellement demandé au président du groupe d'interrompre la séance que les deux ministres (Borloo et Barnier) viennent s'expliquer sur la cacophonie d'hier». Il se dit vigilant «car il ne faudrait pas qu'une telle annonce ait été faite à la légère dans l'unique but de calmer certains partenaires qui faisaient de ce moratoire un point essentiel pour poursuivre dans de bonnes conditions la discussion du Grenelle de l'environnement». Les Verts parlent ainsi «d'un coup politicien».
Le ministre de l'Ecologie a tenté de calmer les esprits vendredi en affirmant n'avoir «fait aucune déclaration au Monde». «J'ai ma conviction personnelle après avoir écouté les groupes de travail, il y a une tendance qui se dessine» a-t-il précisé sur LCI.
Laurent Wauquiez, porte-parole du gouvernement, a de son côté affirmé qu'aucune décision n'était «arrêtée à ce jour» sur la question des OGM et qu'un moment viendra «où il sera temps pour le gouvernement de trancher».