José Bové, poursuivi avec 40 autres faucheurs volontaires pour destruction de maïs OGM en 2006 en Haute-Garonne, a été condamné jeudi à 180 jours-amende à 100 euros, soit un total de 18.000 euros, par le tribunal correctionnel de Toulouse.
Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur de la République, Michel Bometon, qui, le 6 juin, avait demandé cette peine contre José Bové, absent à l'annonce du délibéré, ainsi que trois autres auteurs d'arrachage de maïs OGM.
Quatre autres faucheurs volontaires ont écopé de 120 jours-amende de même somme tandis que des peines d'un à deux mois d'emprisonnement avec sursis ont été prononcées contre tous les autres prévenus poursuivis pour l'arrachage de plusieurs hectares de maïs transgénique en juillet 2006 à Ox et Daux, à l'ouest de Toulouse.
Les actions civiles de l'agriculteur, victime de l'action des faucheurs volontaires, et du semencier Pioneer, ayant été respectivement déclarées recevables, les cinq faucheurs volontaires devront également s'acquitter de près de 50.000 euros d'amendes, dommages et intérêts et frais de justice, dont 32.892 euros pour préjudice matériel envers le fabricant de semences.
«La justice est passée. Ce qui m'intéresse c'est qu'ils subissent le poids financier de leur destruction. Cela constitue une réelle sanction car ils ne sont pas très argentés», a déclaré à la sortie du tribunal, Me Jean de Cesseau, avocat de la firme Pioneer.
Pour sa part, Me François Roux, l'un des avocats des faucheurs a «regretté une décision tournée vers le passé», et notamment des amendes «extrêmement lourdes».
«On ne peut pas, d'un côté, affirmer haut et fort au sommet de l'Etat que la culture des OGM est dangereuse pour l'environnement, et condamner de l'autre côté à des peines aussi lourdes ceux qui se sont justement opposés à ces cultures», a ajouté l'avocat.
Pour Me Marie-Christine Etelin, autre avocate des faucheurs, «la justice est éternellement en retard, alors que tout a été modifié sur le terrain, avec notamment les résultats du Grenelle de l'environnement et l'interdiction par l'Etat du maïs transgénique Mon 810 du semencier Monsanto».
Les faucheurs volontaires et leurs avocats n'ont pas encore pris de décision quant à un éventuel appel.
Le 28 août, le tribunal correctionnel de Bordeaux a mis en délibéré au 22 octobre sa décision concernant José Bové et 11 autres faucheurs volontaires poursuivis pour une autre action anti-OGM sur une exploitation agricole de Gironde en 2006.
Le représentant du ministère public a requis huit mois de prison ferme et quatre ans de privation des droits civiques, civils et familiaux à l'encontre du leader altermondialiste.