La France maintient la suspension de la culture du maïs OGM de Monsanto en raison de l'incertitude sur les risques causés par sa dissémination dans l'environnement, a confirmé le Premier ministre François Fillon.
«La France maintient la suspension en attendant une décision de la Commission européenne, qu'elle respectera», a déclaré le Premier ministre François Fillon au cours d'un point de presse jeudi à Bruxelles, avec le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
L'avis de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments selon lequel le maïs OGM de Monsanto est sans danger pour la santé «concerne le plan sanitaire», a ajouté le Premier ministre français.
«Dont acte», mais «il ne remet pas en cause les inquiétudes sur la question de la dissémination», a-t-il insisté pour justifier le maintien de la suspension, confirmant ce qu'a annoncé son ministre de l'Ecologie à Paris et son ministre de l'Agriculture lors d'un point de presse à Sabres (Landes).
«Il y aura une rencontre lundi à Bruxelles entre la France et les experts en sécurité alimentaire des Etats membres», a précisé M. Barroso.
Ces experts devront voter sur les demandes faites à la France et à la Grèce de lever les clauses de sauvegarde qu'elles ont activées pour suspendre la culture du Mon 810.
Les avis au sein de l'UE sont pour l'instant très partagés. Sauf retournement, les experts ne devraient donc pas parvenir à se départager et la décision devra être soumise dans les trois mois aux ministres de l'Environnement de l'UE.
S'ils ne parviennent pas à trancher, le dernier mot reviendra à la Commission européenne, qui imposera à la France de lever cette clause sous peine d'être poursuivie devant la Cour européenne de justice.
Mais dans l'intervalle, les ministres européens de l'Environnement vont voter dès le 2 mars 2009 sur les clauses de sauvegarde mises en place par l'Autriche et la Hongrie, deux autres pays réfractaires aux OGM. Le résultat conditionnera l'issue du vote sur la clause française.
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