Les 58 militants anti-OGM jugés par le tribunal correctionnel de Chartres pour avoir fauché une parcelle de maïs transgénique le 18 août 2007 à Poinville (Eure-et-Loir) ont été relaxés jeudi.
Les faucheurs sont sortis du tribunal aux cris de «On a gagné! On a gagné!». Le procureur de la République de Chartres avait requis des peines de trois mois d'emprisonnement avec sursis et 500 euros d'amende à l'encontre des 58 faucheurs anti-OGM. Il avait requis une amende supplémentaire de 300 euros pour 23 des 58 faucheurs qui avaient refusé un prélèvement de leur ADN durant leur garde à vue.
La défense avait plaidé l'acquittement, tandis que les députés votaient à la même heure, à l'Assemblée nationale, le délit de fauchage.
Le parquet n'a pas fait immédiatement savoir s'il comptait faire appel.
Le tribunal a relaxé l'ensemble des prévenus de tous les chefs pour lesquels ils étaient poursuivis, le président du tribunal, Denis Roucou, faisant état d'une «décision largement motivée».
L'un des avocats des faucheurs, Me Jean-Paul Susini, s'est félicité de la décision de justice, déclarant: «On a bien travaillé, c'est une décision qui va dans le sens de l'histoire, cela va très certainement peser sur le procès qui se tient en ce moment même à Toulouse.»
L'un des faucheurs, Jean-Marie Loury, s'est réjoui de son côté de ce que les «revendications» des faucheurs aient «été reconnues par la justice». «Nous savons pourquoi nous nous battons et pourquoi nous allons continuer le combat: pour qu'un maximum de citoyens se lève contre les OGM», a-t-il ajouté.