accueil  Accueil / Actualités / OGM/Maïs Mon810 : Jacques Beauville détruit son propre champ

OGM/Maïs Mon810

Jacques Beauville détruit son propre champ

Publié le vendredi 06 juin 2014 - 17h57

    • agrandirla taille du texte
    • reduire la taille du texte
    • imprimer

Plus de cinquante agriculteurs du Midi-Pyrénées sont venus soutenir vendredi leur collègue Jacques Beauville, à Saubens (Haute-Garonne), obligé de détruire une parcelle de 11 ha de maïs OGM Mon810, semée le 10 mars dernier, quatre jours avant la parution de l'arrêté ministériel en interdisant la culture.

 

« Nous sommes solidaires de notre collègue qui a semé son champ en toute légalité, sous constat d'huissier et avec déclaration à la préfecture et au ministère, confie Luc Mesbah, président de la FDSEA de la Haute-Garonne. Aujourd'hui, il préfère arracher son maïs, plutôt que de subir des pressions de toute part. »

 

C'est sous les yeux de deux gendarmes que trois agriculteurs voisins, venus avec tracteurs, chisel, déchaumeur et herse-étrille, ont ainsi entrepris d'arracher le maïs OGM.

 

« Ce n'est pas facile à ce stade de croissance, reconnait Jacques Beauville. Sous escorte policière, pour être sûr que tout sera détruit, j'ai passé du désherbant mercredi matin à 7h00, avant que le vent se lève, même si l'Administration nous avait demandé de ne pas faire de destruction chimique. La Draaf m'a aussi averti qu'elle viendrait inspecter tous mes champs pour voir s'il n'y a pas d'autres OGM. Je cultive 196 ha, dont 100 ha de maïs. Si la culture d'OGM était autorisée, j'aurais 80 ha de maïs OGM. C'est ce que j'avais en 2007, ça a été ma meilleure année de production. »

 

Une fois, les 11 ha détruits, Jacques Beauville a immédiatement ressemé du maïs conventionnel. Une opération qui lui aura coûté 3.000 € supplémentaires en semences et 5.000 à 6.000 € (2 à 3 t/ha) en pertes de rendements, liées à la date tardive du semis.

 

« J'espère que les recours en référé-suspension que nous avons déposés avec l'AGPM devant le Conseil d'Etat aboutiront positivement et prouveront que j'étais dans mon droit en semant ce maïs. Si c'est le cas, je demanderai à être remboursés pour les semis et pour les dommages, y compris psychologiques. »

 

« Derrière le rassemblement d'aujourd'hui et notre solidarité, c'est notre ras-le-bol que nous entendons manifester, complète Christophe Terrain, le président de l'AGPM (Association générale des producteurs de maïs). Nous avons foi en l'avenir et voulons construire une agriculture moderne, mais pour cela il faut que les pouvoirs publics opèrent un virage et nous entendent. La colère monte dans les campagnes. »

 

Cette journée d'action s'est déroulée au lendemain de la destruction de trois parcelles de maïs OGM dans le Tarn-et-Garonne et le Gers, à la demande du préfet du Tarn-et-Garonne, une opération qui a beaucoup affecté les agriculteurs de la région.

 

Samedi, les FDSEA appellent leurs adhérents à aller défendre des parcelles d'essais de colza et de tournesol non OGM, qui seraient menacées par des « faucheurs volontaires ». L'action serait prévue en Haute-Garonne.

 

Florence Jacquemoud


Mots-clés : ,

Ces articles peuvent également vous intéresser :

> OGM : L'Europe rend aux Etats la liberté de culture - Publié le 12 juin 2014

> OGM : Un faible impact sur la marge brute (étude) - Publié le 06 juin 2014

> OGM : La destruction des maïs semés cette année a débuté - Publié le 05 juin 2014

> Interdiction du maïs OGM : La loi est publiée - Publié le 03 juin 2014

Les commentaires de nos abonnés (3)
Connectez-vous pour réagir

Titre

mardi 10 juin 2014 - 09h07

Incroyable. c'est la terreur!

Dommage...

samedi 07 juin 2014 - 11h41

que tous ces reveurs n'étaient pas au débarquement de normandie... notre société devient folle de bien être et de liberté... tout devient permis. Construire et détruire...dommage que tous ces là n'ont pas encore faim...
commentaires agriculteurs

berber40
Voir son profil

Pauvre France

vendredi 06 juin 2014 - 23h42

....ou des pressions psychologiques, et le terrorisme environnemental sont telles qu'un agriculteur ayant travaillé dans son bon droit est obligé de détruire ses propres cultures
commentaires agriculteurs

maxens1
Voir son profil

Fonctionnalité réservée aux abonnés

Le commentaire d'article est réservé aux abonnés de La France Agricole.

Si vous êtes abonné, identifiez-vous dans le bloc "services experts"
situé en haut à droite de la page.

Si vous voulez vous abonner et profiter de tous les contenus du site ainsi que de l’édition papier de La France Agricole, cliquez sur le lien ci-dessous :

Dernières Actualités
A lire également
Archives agricoles


SERVICES EXPERTS

>Première inscription

Je suis déjà inscrit :
Mon identifiant :
Mon mot de passe :  
| Aide |
puce Identifiants oubliés ?
puce Toutes les offres d'abonnement
> Feuilletez un ancien numéro

SONDAGE

Santé animale : avez-vous enregistré des cas d'antibiorésistance dans votre élevage ?

> Tous les Sondages
Les sujets
LES PLUS LUS

Archives de
La France Agricole

Recherchez

dans les archives de la France Agricole et

Feuilletez

les numéros depuis 2004

Suivez La France Agricole :
la France Agricole sur Facebook La France Agricole sur twitter La France Agricole sur Google +

Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles

> Découvrir nos Offres

Les publications du Groupe France Agricole
En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez l’utilisation de cookies afin de nous permettre d’améliorer votre expérience utilisateur. En savoir plus et paramétrer les traceurs. OK