Lors d'un colloque sur les OGM organisé jeudi au Séant par l'Afis (Association française pour l'information scientifique), Jean Bizet, sénateur UMP de la Manche, s'est de nouveau montré très critique sur l'avis rendu sur le maïs Mon 810 la semaine dernière par le comité de préfiguration de la Haute autorité.
«Le gouvernement a voulu caresser un certain nombre de bobos dans le sens du poil», estime, déçu, le rapporteur du projet de loi sur les OGM qui doit être examiné le 5 février au Sénat.
«Je ne vois pas, au sommet de l'Etat, une compréhension de l'enjeu stratégique que sont les OGM», déplore par ailleurs le sénateur, pointant du doigt le «manque de courage politique». Il regrette que le Grenelle de l'environnement ait occulté la dimension parlementaire.
«Les ONG environnementales n'ont aucune légitimité démocratique», déclare Jean Bizet.
Le 5 février, il compte demander l'engagement du ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, pour que la lecture du projet de loi au Sénat soit suivie d'une lecture à l'Assemblée nationale pendant la législature actuelle.
«Il faut que la recherche sur les OGM continue sinon on est foutu», s'est aussi exclamé Jean-Yves Le Déaut, député PS de Meurthe-et-Moselle, également présent au colloque. «Les OGM ce n'est pas un problème de risque. Le vrai risque aujourd'hui, c'est le réchauffement climatique», a-t-il dit, reflétant ainsi l'état d'esprit des scientifiques venus s'exprimer au colloque.
Ces derniers étaient tous remontés contre la clause de sauvegarde sur le Mon 810. «La situation est grave pour la recherche française», ont exprimé plusieurs scientifiques, visiblement découragés par l'évolution du dossier en France.