Les surfaces des cultures génétiquement modifiées ont dépassé pour la première fois les 100 millions d'hectares, enregistrant une croissance de 13 % en 2006, selon le rapport annuel de l'International service for the acquisition of agri-biotech applications (ISAAA) publié jeudi.
L'ISAAA prévoit 2OO millions d'hectares cultivés et 20 millions d'agriculteurs utilisateurs d'ici 2015, contre 10,3 millions l'an dernier.
Les surfaces des cultures OGM ont atteint 102 millions d'hectares en 2006, soit une progression de 13 %, la deuxième plus forte hausse au cours des cinq dernières années.
Cette progression concerne aussi la France qui a, selon l'ISAAA, décuplé ses cultures d'OGM, passant de 500 hectares de maïs Bt résistant aux insectes en 2005 à 5 000 ha en 2006.
La croissance sans précédent observée dans le monde entre 1996 et 2006 équivaut à une multiplication par 60 des surfaces cultivées, souligne le rapport.
Ce taux d'adoption est le plus élevé jamais constaté pour une technologie en agriculture, selon l'ISAAA. Par ailleurs, le nombre d'agriculteurs cultivant des plantes biotechnologiques a pour la première fois dépassé les 10 millions, passant de 8,5 millions en 2005 à 10,3 millions en 2006.
Le rapport indique que la croissance de l'adoption des cultures biotechnologiques est nettement supérieure dans les pays en voie de développement, avec une augmentation de 21 % dans ces pays, à comparer à celle de 9 % dans les pays industrialisés. Les pays du Sud représentent aujourd'hui 40 % de la superficie mondiale consacrée aux cultures biotechnologiques.
Mais les États-Unis continuent d'impulser la croissance en Amérique du Nord et dans le monde. Ils représentent la plus importante croissance de superficie absolue en 2006 avec 4,8 millions d'hectares en plus.
Le Brésil prend la tête de la croissance en Amérique du Sud avec une augmentation de 22 % des surfaces, pour atteindre 11,5 millions d'hectares de soja et de coton biotechnologiques, ce dernier ayant été commercialisé pour la première fois en 2006.
L'Inde se révèle être le chef de file de l'Asie. Elle affiche la plus forte croissance de surfaces, soit 192 % en un an, passant de 2,5 millions d'hectares à 3,8 millions d'ha. Ce pays gagne ainsi deux places dans le classement mondial pour devenir le cinquième plus grand pays producteur de cultures biotechnologiques au monde, devançant pour la première fois la Chine.
L'Afrique du Sud a pris la tête du continent africain en multipliant pratiquement par trois ses superficies de cultures OGM.
En Europe, la croissance s'est poursuivie avec la Slovaquie, qui est devenue le sixième des vingt-cinq pays de l'Union Européenne à cultiver des plantes biotechnologiques. L'Espagne reste de loin le leader européen avec 60 000 ha en 2006.
« Plus de 90 % -soit 9,3 millions- des agriculteurs qui ont cultivé des plantes biotechnologiques l'an passé étaient de petits agriculteurs dotés des faibles ressources des pays en voie de développement, ce qui a permis aux biotechnologies de contribuer modestement à la diminution de leur pauvreté » a déclaré Clive James, fondateur et président de l'ISAA, cité par le communiqué présentant le rapport.
L'ISAAA est une organisation à but non lucratif mais financée par les grands semenciers internationaux, disposant d'un réseau international de centres conçus pour contribuer à la lutte contre la faim et la pauvreté en partageant les applications de cultures biotechnologiques.