L'OPG (Organisation des producteurs de grains, branche de la Coordination rurale) estime jeudi dans un communiqué que Bruxelles, en autorisant le 10 mars l'importation dans l'UE du colza génétiquement modifié T45, «ouvre les portes aux graines oléagineuses canadiennes OGM dont la culture est interdite en Europe».
Le syndicat rappelle que le Canada est le troisième producteur et le premier exportateur mondial de colza. Ses importations en Europe avaient été stoppées en 1998 à la suite du fort développement de cultures OGM dans ce pays.
«Avec cette ouverture, Bruxelles montre sa volonté de faire baisser significativement le prix des graines oléagineuses. Les marchés ne s’y sont pas trompés en réagissant par une baisse de 5 € la tonne dans la journée qui a suivi l’annonce de cette nouvelle mesure», explique l'organisation syndicale.
L'OPG estime qu'«avec ce cadeau fait à l’industrie du biodiesel, l’Union européenne renouvelle son mépris à l’égard des consommateurs, non favorables aux productions OGM, et ce malgré le récent refus des pays européens d’imposer la culture de maïs Mon 810».
L’OPG et la Coordination rurale condamnent donc «cette mesure qui va encore aggraver», selon elles, «l’énorme déficit européen en protéines» et qui représente «une nouvelle agression contre les producteurs d’oléoprotéagineux dont le revenu est déjà pourtant gravement remis en cause par la récente réforme de la Pac».
Le colza T45, commercialisé par Bayer CropScience, est résistant à l'herbicide glufosinate. Il est autorisé pour l'alimentation animale et humaine à l'importation pour une durée de dix ans. Les Etats membres n'avaient pas réussi à trouver une majorité qualifiée et le dossier était revenu à la Commission européenne qui devait trancher.