La Commission européenne doit proposer mardi aux Etats membres la liberté d'interdire, sur leur territoire, les cultures d'OGM autorisées en Europe. Cette proposition se fera dans le but de débloquer le processus communautaire d'autorisation.
Mais Bruno Le Maire, ministre français de l'Agriculture a fait savoir, lundi, que « tout ce qui va dans le sens de la renationalisation sur les questions agricoles va dans le mauvais sens. Tout ce qui va dans le sens de plus de solidarité, de plus de travail en commun, d'imagination d'innovation et d'audace va dans le bon sens. Nous souhaitons que les décisions continuent à être prises au niveau communautaire, nous ne souhaitons pas de renationalisation de ces décisions. »
Si la proposition était acceptée, les Etats membres n'auraient plus à activer une procédure européenne compliquée de clause de sauvegarde, qui doit être justifiée par des critères sanitaires ou environnementaux.
En contrepartie, la Commission leur demande de cesser de bloquer, comme c'est le cas aujourd'hui, les autorisations de mises en culture au niveau européen.
Cette nouvelle politique, qui reviendrait peu ou prou à laisser chaque pays faire ce qui lui plaît en matière de cultures OGM, n'est pas du goût de nombreux Etats membres de l'UE, et de plusieurs ONG.
L'Europe, contrairement aux Etats-Unis ou au Brésil, reste très réticente à voir se développer les plantes génétiquement modifiées sur ses terres.
Quatre maïs OGM sont en attente d'autorisation : le Bt 11 de Syngenta, le Bt 1507 de Pioneer et deux variétés de Monsanto, le NK603, résistant à l'herbicide Roundup, et le Mon 810 (renouvellement d'autorisation).
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