Le sénateur Vert (Haut-Rhin) Jacques Muller a estimé mardi que le projet de loi sur les organismes génétiquement modifiés était «en recul» par rapport aux «avancées fondamentales» du Grenelle de l'environnement.
Le texte proposé par Jean-Louis Borloo «va à l'encontre des engagements du Grenelle de l'environnement», en prétendant organiser la coexistence des cultures au lieu de garantir la liberté de «produire et consommer sans OGM», a déclaré le sénateur lors d'une conférence de presse au Sénat, entourés de représentants de la Confédération paysanne, de Greenpeace et de la Fnab (agriculteurs biologiques).
Selon le sénateur du Haut-Rhin, «le gouvernement joue la crédibilité du Grenelle dans ce dossier». «Il faut sauver le soldat Grenelle», a-t-il ajouté à quelques heures du début de l'examen au Sénat du texte sur les OGM, «première grande loi d'application» du Grenelle de l'environnement. Jacques Muller a regretté le «retour des lobbies agricoles et industriels» qui font pression auprès des parlementaires pour dénaturer le projet de loi.
La conférence de presse était organisée dans le cadre d'un appel à la mobilisation lancé par la «Coordination pour la liberté et le droit de produire et consommer sans OGM», qui avait prévu plusieurs manifestations dans la journée aux abords du Sénat.
Quelque 150 manifestants anti-OGM, arborant les drapeaux de la Confédération paysanne, des Amis de la terre et des Faucheurs volontaires, se sont ainsi rassemblés en milieu de journée pour un pique-nique sur la place Saint-Sulpice. Une manifestation aux flambeaux «pour éclairer les sénateurs» était en outre prévue en fin d'après-midi, de la place Saint-Michel au Sénat.
De son côté, la Coordination rurale a estimé mardi dans un communiqué de presse que le maïs OGM est «une catastrophe économique pour les producteurs». Le syndicat note «un écart de 22 € par tonne entre le maïs français et le maïs brésilien génétiquement modifié avec le procédé Mon 810. L’écart est même de 53 € par tonne avec le maïs argentin modifié avec d’autres procédés génétiques dont l’Herculex».
Pour la Coordination rurale, «l’ouverture récente de nos frontières à ce type de produit se traduit donc par une baisse du chiffre d’affaires de 530 € par hectare pour un maïsiculteur français».