Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a réaffirmé vendredi le «devoir de recherche» de la France dans le domaine des biotechnologies végétales et des OGM en particulier, lors d'une visite au centre de recherche de l'Inra à Orléans.
«Le principe de précaution a conduit à la suspension de la mise en culture du maïs Monsanto 810, mais nous réaffirmons notre devoir de recherche. Il faut que nous soyons maîtres de notre destin et que nous répondions aux défis du XXIe siècle», a-t-elle déclaré devant un parterre de chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique.
«Parler des OGM globalement n'a pas de sens. Chaque plante est un cas particulier qui doit être étudié sans "a priori" et faire l'objet d'une vérité scientifique», a-t-elle ajouté.
L'Inra d'Orléans travaille notamment sur des essais en plein champ de peupliers génétiquement modifiés. L'objectif est d'identifier des bois qui pourraient servir à la fabrication de biocarburant ou de pâte à papier en limitant l'impact sur l'environnement.
Après avoir écouté les scientifiques et répondu à leurs questions durant une heure, Valérie Pécresse a également insisté sur la nécessité de «faire de la pédagogie» pour éviter que l'on «diabolise les OGM».
Elle a plaidé pour la «restauration de la confiance» afin d'éviter que les chercheurs partent travailler à l'étranger, mais a redit que le gouvernement serait «très vigilant sur le principe de précaution». L'Etat va apporter 45 millions d'euros, à raison de 15 millions par an, entre 2009 et 2011, pour financer des appels à projets de l'Agence nationale de la recherche (ANR) sur les biotechnologies végétales. La ministre a souhaité que ces programmes se déroulent en partenariat avec l'Allemagne, qui a adopté une position proche de celle de la France sur les OGM.
A cette somme s'ajoutent quatre millions d'euros destinés à deux plates-formes de recherche à Clermont-Ferrand et Montpellier, et 15 millions d'euros déjà prévus au budget de l'ANR pour 2008.