Claude Lagorce, un éleveur de Girac (Lot) cultivant du maïs transgénique, s'est suicidé dimanche matin, le jour où devait être organisé par des militants anti-OGM un pique-nique à proximité de sa parcelle de maïs Bt, finalement annulé.
Jean-Louis Borloo, ministre de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables, ainsi que Michel Barnier, ministre de l’agriculture, ont exprimé leur émotion dans un communiqué diffusé le 5 août, rappelant que le maïs OGM de cet agriculteur était autorisé dans le cadre de la procédure réglementaire et recensé dans le registre national des OGM.
Ils ont lancé « un appel commun à l’apaisement et à la dignité à l’intention de tous les acteurs du débat sur les OGM » et ont inqiqué que « l'Etat ne tolérera aucune forme de violence à l'égard des biens et des personnes. Un débat constructif sur les OGM impose que tous les acteurs s'engagent à respecter les règles élémentaires d'un Etat de droit. ».
De son côté, Orama, l'union syndicale des grandes cultures, parle d'un drame « intolérable et révoltant ». Dans un communiqué paru lundi, l'organisation s'insurge également contre la « gestion politique du dossier particulièrement défaillante, faite d'atermoiements et de non décisions ».
« Comment peut-on déclarer, comme le font certains ministres aujourd'hui, que la question des OGM n'est pas tranchée et qu'elle ne le sera qu'à l'issue d'un débat de société à conduire dans le cadre du Grenelle de l'Environnement ? Il y a aujourd'hui des années de débats derrière nous, des armoires remplies de rapports d'expertise et de colloques et débats scientifiques et politiques ainsi que des années de production de maïs Bt » clame Orama qui demande au gouvernement de « prendre enfin ses responsabilités ».
Le syndicat dénonce aussi « le laxisme et le laisser faire dont bénéficient les délinquants faucheurs et leurs collectifs » regrettant que ces derniers aient été reçus le 31 juillet par le Cabinet du ministère de l'Ecologie.
Le Collectif des faucheurs volontaires et la Confédération paysanne se défendent en précisant « qu'ils n'étaient pas là pour faucher mais pour provoquer un débat sur les OGM ». Ils continuent à réclamer un moratoire sur les cultures transgéniques.