Une semaine après la distribution aux 150 Etats membres de l'OMC d'un projet d'accord sur l'agriculture et les produits industriels, les négociateurs se sont réunis mardi à Genève pour en débattre.
«Ce texte représente une amélioration par rapport à celui de l'an dernier», a déclaré à la presse Joseph Glauber, le négociateur américain chargé de l'agriculture.
Mais Washington estime toujours ne pas avoir suffisamment d'ouverture pour ses exportations par rapport aux concessions qui lui sont demandées en matière de subventions agricoles.
«Beaucoup de travail a été fait sur les subventions aux exportations et les soutiens internes (aux agriculteurs), en contraste avec l'accès au marché (droits de douane) où des portions importantes manquent encore», a regretté le négociateur.
Les propositions présentées par le chef du groupe de négociations agricoles, l'ambassadeur Crawford Falconer, demandent aux Etats-Unis de réduire les subventions qu'ils versent à leurs agriculteurs, entre 12,8 et 16,2 milliards de dollars.
«Nous sommes prêts à faire des concessions sur les subventions internes», a affirmé Joseph Glauber. Mais une baisse aux alentours de 13 milliards est «hors de question», a-t-il ajouté.
Les pays émergents exportateurs de produits agricoles rassemblés dans le G20 ont fait de la baisse des subventions agricoles américaines leur cheval de bataille.
Ainsi, pour l'ambassadeur brésilien à Genève, Clodoaldo Hugueney, «notre position se situe dans la portion la plus basse» de la fourchette proposée par l'OMC.
Mais c'est sur les propositions de l'OMC concernant les produits industriels, qui seront débattues mercredi et jeudi par les négociateurs des pays membres, que les positions semblent les plus figées.
«Le texte sur l'agriculture est un texte ouvert qui permet de continuer les débats, alors que celui sur les produits industriels propose un résultat final à un moment où il n'y a aucune clarté dans les positions», a expliqué l'ambassadeur brésilien.
Selon un négociateur européen, les demandes faites aux pays émergents d'abaisser leurs droits de douane entre 19% et 23% au maximum sur les produits industriels risque de provoquer les débats les plus virulents.
New Delhi et Brasilia ont en effet récemment indiqué qu'ils ne descendraient pas en dessous de 30%.
Après la pause d'août, les représentants des Etats membres se retrouveront à Genève au début de septembre pour deux semaines de négociations dans le but de conclure le cycle de Doha lancé en 2001.