La FNSEA a qualifié, vendredi dans un communiqué, de «cuisant» et de «prévisible» l'échec de la réunion des quatre principaux acteurs à l'OMC (G4: Union européenne, Etats-Unis, Brésil, Inde), la veille à Potsdam (Allemagne). Selon la Coordination rurale, c'est une «bonne nouvelle» et c'est «bien la preuve que l’agriculture ne peut être régie par les mêmes règles que celles qui s'appliquent à d'autres biens marchands».
Le G4 «a été confronté à un échec cuisant montrant ainsi les limites d'un exercice de négociations fait de renoncements et de faux semblants», a affirmé la FNSEA. «Le cycle de Doha (...) a fait en sorte que l'on focalise l'éventuel échec global des négociations sur l'agriculture. C'est une erreur lourde», a-t-il ajouté.
Pour le syndicat majoritaire, il faut «trouver un équilibre juste entre le dossier agricole et celui des services et de l'industrie» en reconnaissant que «c'est ce dernier qui bloque et conduit les uns et les autres à être sur la défensive».
Il «regrette profondément la technique de Peter Mandelson qui consiste à aller de concessions en compromis et de bradages en renoncements». «Que dire alors de la «bonne volonté» des USA qui, au moment de négocier, renforcent leurs soutiens agricoles, redonnant ainsi du pouvoir à l’arme alimentaire?», poursuit-il.
«Aujourd’hui, tout le monde reconnaît ce que la FNSEA a dénoncé maintes fois, c’est-à-dire qu’un mauvais accord agricole ne serait ni bon pour l’Europe, ni une réponse porteuse d’espoirs pour les pays en développement.»
«On ne peut pas exporter le modèle agricole brésilien ou américain à travers le monde. Il nous faut une politique agricole qui protège, dans les grandes régions du monde, ceux qui permettent de nourrir les populations locales», conclut la FNSEA.
La Coordination rurale souligne quant à elle que «l'agriculture est incompatible avec le libre-échange mondial. Son avenir est beaucoup plus lié aux questions vitales de la souveraineté alimentaire et du développement qu’à la libéralisation des échanges dans le monde».
La Coordination rurale, qui fait de «l'exception agriculturelle» un de ses chevaux de bataille, «demande donc la création d’une organisation mondiale spécifique, en charge de la gestion de l'agriculture et de l'alimentation. Ce pourrait être le rôle de la FAO sous l’égide de l’ONU».
Le Brésil et l'Inde ont mis fin jeudi aux discussions du G4 à Postdam en Allemagne, accusant les partenaires occidentaux de vouloir entretenir les déséquilibres du commerce mondial.