Alors que les principaux pays membres de l'OMC doivent se réunir à partir du 21 juillet à Genève pour tenter de trouver un accord sur l'agriculture et les produits industriels, la FNSEA «entend mobiliser ses partenaires syndicaux européens mais aussi le gouvernement français pour éviter le pire».
«Le discours de Nicolas Sarkozy au Parlement européen, la semaine dernière, sur le sujet de l’OMC était plutôt rassurant; nous ferons tout pour que les actes suivent», poursuit le syndicat dans un communiqué.
Le chef de l'Etat avait déclaré que «nous sommes unanimes en Europe (...) pour dire qu'en l'état actuel des choses le compte n'y est pas, que l'Europe a fait tous les efforts, que l'Europe ne peut pas continuer à faire des efforts si les autres grandes régions du monde ne sont pas décidées à avancer». «Le Brésil n'a fait aucun effort sur la baisse des barrières tarifaires dans l'industrie», il n'y a «aucun effort sur les services et que dire de la fermeture du marché chinois», avait-il ajouté.
«Un accord, pour être durable, se doit d’être équilibré et global. Il ne s’agit pas d’obtenir un accord qui braderait l’agriculture au profit d’hypothétiques avancées sur l’industrie et les services», souligne la FNSEA.
«Les conséquences pour l’Europe seraient dramatiques: des estimations gouvernementales donnent des résultats édifiants… moins 25% pour le revenu agricole, moins 20% d’exportations et plus de 500.000 emplois perdus pour l’Europe! Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Au regard des besoins du monde et les crises alimentaires qui touchent de nombreuses zones, il s’agit de construire, non de détruire», affirme le syndicat.
Il s'oppose ainsi aux «tenants d’un accord à tout prix à l’OMC, qui se démènent, en communiquant tout azimut. (...) Les partisans d’un accord sont prêts à toutes les contre-vérités: un accord libérerait les énergies, favoriserait l’emploi, décoincerait les tensions internationales, etc.».
Lors du Conseil des ministres de l'Agriculture de l'UE, mardi à Bruxelles, la commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, a fait le point sur l'état d'avancement des négociations à l'OMC.
Le Conseil a rappelé son souhait de voir aboutir «un accord global, ambitieux et équilibré tant entre les divers piliers de la négociation (industrie, services, agriculture et règles commerciales) qu'au sein du volet agricole».
Si une partie des ministres de l'Agriculture (Royaume-Uni, Suède, Danemark, République tchèque) soutient globalement l'accord négocié à Genève, il sont «nombreux», selon la présidence française, à exprimer des préoccupations «concernant des points majeurs pour l'agriculture européenne».
Les contingents d'importation à ouvrir pour les produits sensibles, le prix d'entrée des fruits et légumes, le parallélisme dans la réduction des soutiens domestiques et les modalités de sortie des restitutions à l'exportation font notamment partie des points soulevés.
Ils sont également vigilants sur les modalités concernant les soutiens internes, alors que l'UE a fait l'effort de réformer la Pac en 2003. Des inquiétudes sont également exprimées pour le secteur de la banane. Par ailleurs, l'Union européenne n'a encore rien obtenu de ses partenaires concernant la protection des indications géographiques.
Un Conseil des affaires générales réunira vendredi les ministres du Commerce des Vingt-Sept, pour faire le point sur les discussions à l'OMC. Le Conseil se rendra en outre à Genève à partir du 21 juillet, pour toute la durée de la négociation.
Consultez également cet article :